On pouvait le redouter au vu de la tourmente financière internationale: l'immobilier d'entreprise connaît un mauvais début d'année en Ile-de-France. Deux symptômes: la chute de 21% de la demande placée de bureaux et le recul dans les mêmes proportions des investissements.
Selon le GIE Immostat, qui réunit les plus grands commercialisateurs de la place, la demande placée (locations et ventes aux utilisateurs) est tombé à 581 900 m2 au cours des trois premiers mois, à comparer avec 736 400 m2 au début 2007. Il faut remonter au troisième trimestre 2005 pour retrouver un score aussi mauvais. Le stock (défini comme l'offre immédiatement disponible) augmente à peine, de 1%, à 2,45 millions de m2 et le loyer facial des bureaux de seconde main (sans les "gestes commerciaux" consentis par les bailleurs) hésite: en baisse sur le trimestre, en hausse sur un an.
Une certaine nervosité se manifeste: les présidents des quatre groupes fondateurs (Jones Lang LaSalle, CBRE, DTZ et Atisreal) signent un communiqué commun pour rectifier les chiffres avancés il y a quelques jours par le Crédit foncier, jugés trop pessimistes. De son côté, Jones Lang LaSalle souligne que les grandes transactions supérieures à 5000 m2 étaient au nombre de 19, "qui correspond au nombre trimestriel moyen constaté au long de l'année".
Coup de frein aux investissements
Néanmoins, une seconde donnée très négative est constatée en ce début d'année: la chute des investissements dans l'immobilier d'entreprise (bureaux, commerce, locaus d'activité… de plus de 4 millions d'euros): ils n'étaient plus que de 2,3 milliards d'euros au premier trimestre à comparer avec 3 milliards au cours des trois derniers mois de 2007 et 7,3 milliards au premier trimestre 2007.
Il s'agit du trimestre le plus faible depuis 2005, constate Jones Lang LaSalle qui souligne que les bureaux représentent 96% du volume des investissements et que "les autres types d'actifs subissent une légère perte de vitesse". Le commercialisateur note "une tendance haussière" des taux de rendement et "une correction des prix entre 25 et 50 points de base en fonction de la qualité des actifs mais aussi de leur localisation".
Jones Lang LaSalle se veut rassurant: "malgré ce ralentissement constaté, nous pouvons penser que la solidité du marché locatif francilien de bureaux, la diversité des investisseurs présents ainsi que la relative stabilité économique de la France vont permettre de mieux résister que d’autres capitales européennes", conclut-il.
Françoise Vaysse
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