Le groupe Lafarge a profité du salon Batimat et des 50 nouveautés qu'il y présente pour faire connaître sa nouvelle politique de recherche et développement. Souhaitée par Bertrand Collomb, le P-DG du groupe, elle accompagne la mise au point de nouveaux produits issus d'une véritable démarche de marketing. Il aura fallu trois années pour réorganiser la structure héritée des transformations successives du groupe, pour adopter une « organisation productive », selon les termes de Christian Sacchetti, directeur de la recherche et du développement. Lafarge a ainsi recruté des équipes pluridisciplinaires et internationalisées et possède une structure de recherche à deux étages. D'un côté, il dispose d'un laboratoire central de recherche situé à l'Isle-d'Abeau (Isère). Ce laboratoire emploie 150 salariés représentant une dizaine de nationalités, dont 60 ingénieurs, et dispose d'un budget de 100 millions de francs sur un total de 350 millions. « La recherche centrale aide à structurer des connaissances et des mécanismes de comportement des matériaux », explique Christian Sacchetti.
Développer la facilité et la fiabilité de mise en oeuvre
Les laboratoires d'applications sont l'autre composante du dispositif. Ils sont propres à chacune des branches d'activités de Lafarge et aux filiales (bétons et granulats, plâtres, matériaux de spécialités...). C'est à ce stade qu'opère le marketing, démarche issue des demandes et des préoccupations des clients rapportées directement dans ces centres par les « opérationnels ». Cette recherche est de plus en plus tournée vers la mise en oeuvre des produits. « Il faut développer la facilité et la fiabilité de la mise en oeuvre, c'est notre conviction », affirme Christian Sacchetti.
L'objectif de Lafarge est de doubler le rythme des dépôts de brevets chaque année. Actuellement d'une douzaine, celui-ci devrait croître jusqu'à atteindre entre 20 et 30 dépôts. Une accélération résultant d'une volonté de renforcer la protection industrielle et de rendre plus efficace le développement.
Comme « le mariage des éléments minéraux et organiques est devenu incontournable » selon Christian Sacchetti, Lafarge s'engage dans une politique de partenariats. Il promet ainsi, l'arrivée imminente de bétons « ductiles » mis au point avec Bouygues et Rhône Poulenc et qui seront plus résistants et plus souples. Ces nouveaux bétons résisteront notamment à la flexion. Une caractéristique effectivement révolutionnaire pour un béton...