LES PERSPECTIVES
« Le marché de la pierre et du marbre est en légère régression malgré un potentiel très important, explique Jacques Benharrous, secrétaire général du Syndicat national des industries de roches ornementales et de construction (SNROC). D'une part, la consommation française est bien inférieure à la consommation intérieure d'autres pays comme les Etats-Unis ou le Japon... D'autre part, la commercialisation de nos pierres calcaires, très appréciées partout dans le monde, reste peu développée. » Le chiffre d'affaires hors taxes au départ des carrières des produits à destination du bâtiment décroît. De 1,1 milliard de francs en 1993, les ventes ne rapportaient plus que 1,04 milliard en 1995 (1).
Le marché dans sa totalité (y compris la marbrerie funéraire, la voirie et les divers) reste relativement stable en valeur à 4,362 milliards de francs en 1995. Pourtant, ces deux dernières années, la production de pierre calcaire et de marbre augmente légèrement. Simultanément, celle de pierre marbrière, de granit et de grès régresse.
Les pierres calcaires sont destinées, au bâtiment. Sans présager d'une reprise de la consommation, cela témoigne d'une reconstitution des stocks : « Plus ou moins erratique, elle dépend de la découverte de veines dans les carrières », indique Jacques Benharrous. Par ailleurs, le sciage des pierres calcaires a redressé la tête en 1995, progressant de 1 % par rapport à 1994, de même que le sciage de granit (+ 7,4 %).
L'IMPORT-EXPORT
Les échanges commerciaux ont toujours été importants. A l'inverse de la plupart des matériaux de carrières, souvent banalisés, la pierre et le marbre possèdent un fort caractère particulier en fonction du lieu d'exploitation et voyagent partout dans le monde. Le moteur de la prescription, c'est avant tout la qualité, l'aspect de la pierre. Pas son prix. En conséquence, celui-ci varie considérablement d'une pierre à l'autre. La balance commerciale reste structurellement déficitaire, car la demande en France de pierres étrangères reste élevée (marbre de Carrare, etc.). La France importe des pierres brutes qu'elle retravaille et exporte ensuite. Son savoir-faire est reconnu à l'étranger.
Mais les exportations ne sont pas à la hauteur des importations. Elles restent faibles par rapport au potentiel... Le nombre d'entreprises, lui, reste stable, voisin de 900. Mais les effectifs diminuent à mesure que la productivité augmente grâce à l'utilisation de matériels automatisés...
(1) Dernières statistiques disponibles.
CHIFFRE D'AFFAIRES 1995 :
1,04 milliard de francs (hors taxes, départ de carrières/bâtiment uniquement).
TENDANCE PRIX DE VENTE :
NOMBRE D'INDUSTRIELS : 938
LES LEADERS :
Rocamat, Guinet Derriaz, Sogepierre (groupe Hansez), Carrières du Boulonnais.
TABLEAU : Production de roches ornementales et construction
(Source : SNROC)
La production de pierre calcaire et de marbre équarris augmente alors que le marché intérieur reste stable. Deux phénomènes jouent : la constitution de stocks et l'export.
