Marseille : un bassin de rétention tout en discrétion

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
L’opération comprend le bassin de rétention, les locaux techniques et la canalisation de surverse (en haut à droite).

A Marseille (Bouches-du-Rhône), le réseau d'assainissement, saturé lors de fortes pluies, n'est pas en mesure d'absorber le surplus qui finit à la mer sans avoir été traité au préalable. Pour réguler le phénomène, un bassin de rétention sera mis en service en mars 2025, au nord de l'opération d'intérêt national (OIN) Euroméditerranée, sept ans après l'ouverture du bassin Ganay à l'autre bout de la ville, dans les quartiers sud.

La construction du nouvel ouvrage, d'une capacité de stockage de 10 500 m3 associée à celle d'une canalisation de surverse vers le ruisseau des Aygalades, s'insère dans une opération plus globale portée par l'établissement public d'aménagement (EPA) Euroméditerranée. Celle-ci vise à transformer l'axe Cap Pinède-Gèze en un boulevard urbain ouvert aux modes doux et aux transports en commun. Cette requalification s'accompagnera d'une forte végétalisation et d'un travail sur la perméabilité des revêtements pour un retour des eaux pluviales vers le sous-sol.

A ces travaux démarrés par Eurovia (1) sur un premier secteur s'ajoutent ceux de la construction du siège régional de RTE dans le périmètre des Fabriques et ceux de l'extension du tramway dans la rue de Lyon. « La multiplicité des chantiers dans cette partie de l'OIN en plein renouvellement urbain explique la décision de la métropole Aix-Marseille-Provence de nous confier la maîtrise d'ouvrage à la fois des espaces publics et de la construction du bassin qui se situera d'ailleurs en dessous de la future place Gèze », explique Stéphane Richard, directeur technique infrastructures et espaces publics au sein de l'EPA.

Enterré à 20 m de profondeur. Dans ce contexte, et en vue de prévoir suffisamment de place pour des constructions futures, Suez Consulting (mandataire) et Artelia ont proposé de compresser l'ouvrage. La solution a consisté à l'enterrer à 20 m de profondeur et à lui donner une forme de trilobe, soit trois cylindres de 20 m de diamètre chacun posés côte à côte. « En largeur, il prendra moitié moins de place qu'un ouvrage d'une capacité équivalente », précise Aurélie Ballester, ingénieure de projet chez Suez Consulting.

Titulaire du marché de travaux de 21,7 M€ HT, le groupe NGE, qui mobilise six filiales et deux cotraitants (2), donnera les premiers coups de pioche en mars en utilisant plusieurs outils et techniques : microtunnelier sur 320 mètres linéaires pour dévier un collecteur d'assainissement existant vers le bassin de rétention, atelier pour les parois moulées qui constitueront l'enceinte extérieure du bassin (soit 4 000 m2 au total), terrassement en taupe, pieux sécants pour supporter le radier… Le groupement devra aussi répondre à l'impératif de stocker les terres excavées en vue du réemploi sur site d'une partie des 20 000 m3 de déblais. A cette dimension s'ajoute la conception en BIM (niveau 2) du projet avec l'obligation pour NGE de remettre au maître d'ouvrage un dossier des ouvrages exécutés (DOE) dans le même format à l'issue du chantier.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires