Annoncée au Mipim en mars 2019, la tour Mirabeau a dépassé le stade de l'esquisse. En chantier depuis juillet 2019 dans le quartier d'Arenc à Marseille (Bouches-du-Rhône), l'immeuble de bureaux de 85 m de hauteur et 21 500 m2 SP sera livré à l'été 2023. Conçu par l'architecte Hala Wardé (1), il est réalisé sous la maîtrise d'ouvrage d'une société de projet, constituée de Bouygues Immobilier et de la CMA-CGM qui occuperont respectivement un et dix des 21 étages.
Le groupement Soletanche Bachy-Inter Travaux a démarré en démolissant le siège historique de la compagnie maritime, puis en réalisant, entre autres, des parois moulées de 1 m d'épaisseur et en terrassant 22 500 m3 en cinq passes. Titulaire du macrolot gros œuvre-lots architecturaux, Léon Grosse a pris le relais en montant, dans la nuit du 4 au 5 mars, la flèche d'une des deux grues. Pendant environ trente jours, le coulage à 27 m de profondeur du radier de 1,50 m d'épaisseur va occuper ses compagnons avant qu'ils ne s'attaquent aux planchers des sept sous-sols. « Nous allons couler deux niveaux de voile en même temps. L'objectif est de fermer au plus vite l'infrastructure. Une fois le plancher du rez-de-chaussée réalisé, une équipe descendra pour réaliser en sous-œuvre les troisième, cinquième et septième planchers. En parallèle, une autre s'attaquera aux planchers des 21 niveaux en superstructure », détaille François Rivat, directeur de projet chez Léon Grosse.
Un signal au sommet. Pour dégager le maximum d'espace sur les plateaux d'environ 1 100 m2, ces planchers se grefferont à un noyau central en béton matricé et à trois voiles percés porteurs des façades nord, est et sud. La façade ouest sera, elle, composée de cinq poteaux pour supporter une double peau. Enfin, les deux derniers étages seront abrités dans une boîte en béton revêtue d'aluminium. Dotée d'un mur-rideau de 6 m de haut et d'un balcon en porte-à-faux métallique de 4 m de long, elle aura des proportions (31 m x 12 m) qui rappelleront celles des conteneurs. Ce signal distinguera l'immeuble, dominé par les tours La Marseillaise et CMA-CGM.
Une fois la structure en place, l'entreprise italienne Simeon montera les façades en verre et aluminium, toutes différentes pour offrir un camaïeu de couleurs allant du blanc à l'argent et une protection adaptée à chaque orientation. L'exiguïté du site (1 300 m2 pour une emprise au sol de 1 000 m2) et un environnement urbain dense ajoutent de la complexité. « Nous avons dû définir un plan d'installation de chantier évolutif avec une grue posée sur portique, une base vie déportée et une ossature d'environ 9 m de haut créée au-dessus de la voie d'accès à un bâtiment voisin », souligne Vincent Ottaviani, directeur de travaux chez Egis.