Roland Le Roux, président du Groupe BTP Consultants l’annonçait lors de sa prise de fonction en début d’année 2021 : le chiffre d’affaires passera de 60 à 100 millions d’euros en 2025 et les pistes pour atteindre cet objectif reposent notamment sur les acquisitions d’entreprises et de nouvelles activités.
Le rachat de la société Envi’Energie Conseils début octobre s’inscrivait déjà dans cette logique. Celui des deux sociétés Nextiim et Emovision, qui vont fusionner sous l’entité Nextiim, montre que le groupe poursuit activement dans cette voie.
« Nous ajoutons une nouvelle corde à notre arc avec l’exploitation/maintenance dans le secteur tertiaire », précise Roland Le Roux à propos de cette récente acquisition. « Nous voulons faire gagner nos clients en productivité dans une période où les défis sont nombreux puisqu’il s’agit à la fois de réduire les émissions de CO2 et de gagner en efficacité dans le pilotage des bâtiments », poursuit-il.
Le dirigeant identifie trois principaux leviers réglementaires qui incitent fortement les maîtres d’ouvrage à gagner en sobriété comme en efficacité : le décret tertiaire, mais aussi le décret BACS (Voir encadré ci-dessous) et les certificats d’économie d’énergie.
Créer un jumeau numérique temps réel de l’ouvrage
Le rachat de Nextiim, qui cumule les casquettes d’intégrateur de systèmes de gestion technique des bâtiments (GTB) et de pilotage via sa plateforme Sextant doit justement permettre de proposer des services adaptés aux gestionnaires de patrimoine, mais aussi aux propriétaires et aux exploitants.
« Notre objectif est de mettre au point un jumeau numérique temps réel du bâtiment », commence Yann Jobert, qui devient président de la filiale Nextiim. « Ce jumeau numérique agrège les données issues de quatre systèmes distincts : le Building information modeling (BIM), la GTB, la GED (gestion électronique documentaire) et la Gestion/maintenance appliquée par ordinateur (GMAO). Des lignes numériques qui ne se croisent jamais dans la plupart des situations », détaille-t-il.
La solution Sextant consiste donc à acquérir la configuration d’un bâtiment existant grâce à une visite du site, un scan photo et les plans disponibles quand il y en a. « Notre outil a pour vocation de créer un modèle où les équipements sont géolocalisés, de façon à disposer de l'ensemble des informations pertinentes pour faciliter l'exploitation », poursuit Yann Jobert.
Sextant permet par exemple, à partir d’un clic sur une centrale de traitement d'air, de connaître la température de soufflage, mais aussi la date de la dernière maintenance. Pour obtenir ces données, l’entreprise équipe les matériels d’automates qui peuvent à la fois informer sur les conditions de fonctionnement, mais aussi donner des ordres à la GTB.
L’entreprise, qui compte aujourd’hui une vingtaine de références a déployé son outil sur des immeubles tertiaire, des centres commerciaux, des bâtiments logistiques et même des machines industrielles.
Composer avec les équipements en place
Pour Roland Le Roux, « l’intérêt réside principalement dans le fait qu’il ne s’agit pas seulement d’un logiciel en ligne pilotable par Internet, mais qu’il est mis au point et piloté par des experts qui connaissent le fonctionnement d’un bâtiment. »
Autre atout, cher à Roland Le Roux, « la première étape ne consiste pas à remplacer les équipements ou la GTB. Il s’agit bien de composer avec les produits en place et d’éviter les remplacements systématiques, synonymes de déchets et donc d’émissions de CO2 ».
Rappelons que l’installation d’une GTB et le pilotage fin de l’ouvrage qu’elle autorise, permet de réduire les consommations d’environ 20 % sans réaliser de coûteux travaux.