Après un premier trimestre marqué par une baisse des demandes de financement des rénovations par geste, qui avait conduit le gouvernement à assouplir les règles en la matière le 15 mai (voir encadré), ce sont finalement 124 903 dossiers MaPrimeRénov’ de rénovation par geste qui ont été déposés le 1er semestre. Selon l’Anah, qui a publié ses chiffres le 24 juillet, ce changement des conditions d’obtention des aides aurait permis de redynamiser les demandes au deuxième trimestre.
Le changement de cap de MaPrimeRénov'
Les chiffres de l’Anah publiés témoignent des turbulences dont le dispositif a fait l’objet depuis le début de l’année, avec une première modification des règles favorisant les rénovations globales et une restriction du financement des travaux par geste.
Mais le lent démarrage du dispositif, dénoncé par le secteur du bâtiment et des artisans, a fini par conduire le gouvernement à annoncer, fin mars, un assouplissement du dispositif au profit des travaux par geste entré en vigueur le 15 mai. Un assouplissement auquel s’est ajouté, sur le plan financier, le prélèvement d’un milliard d’euros sur le budget prévu pour MaPrimeRénov' pour tenter d’éponger le déficit budgétaire en 2024.
Des turbulences perceptibles
La rénovation par geste a été particulièrement impactée par l’instabilité des paramètres de MaPrimeRénov', puisque c’est ce curseur qui a été modifié à deux reprises, en janvier et en mai. Alors que l’aide n’a fait l’objet que de 10 000 demandes en janvier (contre un peu moins de 60 000 à la même période en 2023), les dossiers pour les rénovations par geste sont progressivement remontés jusqu’en mars, à raison de 30 000. La demande marque ensuite un net repli à 10 000 demandes jusqu’en avril, à l’issue des annonces ministérielles sur un nouvel assouplissement de l’aide au profit des travaux par geste, avant une nouvelle tendance haussière jusqu’à 30 000 dossiers.
Mais sur le plan global, la dynamique des rénovations par geste est encore très en deçà de celle observée sur la même période en 2023, même si elle tend à s’en rapprocher au mois de juin.
Une progression régulière pour le parcours accompagné
Les rénovations d’ampleur ont connu, à l’inverse, une progression constante depuis le début de l’année, malgré la nécessaire « appropriation » des nouvelles règles au cours du premier trimestre, reconnaît l’Anah. Ce segment totalise 34 826 dossiers dans le cadre du parcours accompagné. Après les 11 450 dossiers déposés au premier trimestre, la dynamique a été multipliée par deux au cours du deuxième trimestre, avec 23 376 dossiers. Ce rebond traduit également une demande plus forte pour les rénovations globales, qui augmente de 61 % par rapport au deuxième trimestre 2023.
Certes, le démarrage pour les logements individuels a été plus lent qu’en 2023, avec quelque 1 000 dossiers déposés en janvier contre près du double en janvier 2022. Mais la dynamique des rénovations d’ampleur connaît une hausse continue depuis, jusqu’à dépasser les tendances de 2022 pour atteindre un palier de 6 000 dossiers en juin.
Pour mémoire, le gouvernement a fixé un objectif de 140 000 rénovations globales en 2024, la réduction du budget de MaPrimeRénov' ayant entraîné une révision du cap initial de 200 000 rénovations de ce type. L’Anah précise que ces rénovations d’ampleur sont aussi plus ambitieuses, tant sur le plan financier que sur le saut de classes envisagé. Dans les dossiers reçus par l’Anah, le « coût moyen d’un projet de travaux est de 54 671 € et bénéficie d’une aide moyenne de 37 080 € », et « 75 % des dossiers concernent des logements avec une étiquette énergétique F ou G ».
