Depuis le 1er janvier 2024, le dispositif MaPrimeRénov' est davantage soumis à conditions. Moins orienté vers les « mono-gestes », il privilégie les rénovations « d'ampleur », plus lourdes et performantes. Mais, dans sa volonté de soutenir davantage ce type de travaux, le gouvernement s'est heurté aux difficultés concrètes remontées par les professionnels du bâtiment, le poussant à reporter à 2025 le recentrage de son aide-phare, MaPrimeRénov'.
La FFB (Fédération nationale du bâtiment), qui pointait une division par quatre du nombre de dossiers traités en janvier-février par rapport à la même période de l'année précédente, a immédiatement réagi à cette annonce de l'exécutif. « Ça débloque 90% des chantiers [et] permet de décoincer les entreprises, de valider les devis, de se remettre au boulot », a déclaré son président, Olivier Salleron.
Egalement satisfait, son homologue de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), Jean-Christophe Repon a tenu pour sa part à souligner « le courage qu'ils ont eu de retravailler et de revoir leur copie, ça n'est pas très fréquent », abonde son homologue de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, Jean-Christophe Repon.
« Mieux vaut une rénovation globale à un mono-geste, mais mieux vaut un mono-geste plutôt que pas de rénovation du tout », a, quant à lui, résumé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, pour justifier sa décision.
Retour des mono-gestes
Concrètement, les particuliers pourront bénéficier de MaPrimeRénov' sans devoir impérativement changer leur mode de chauffage, comme cela devait être le cas. Ils ne seront plus tenus d'effectuer un diagnostic de performance énergétique (DPE) pour prétendre à l'aide, tandis que les propriétaires de logements classés F ou G, les étiquettes les moins performantes, ne seront finalement pas tenus de s'engager dans une rénovation d'ampleur.
Le gouvernement a également annoncé une accélération du déploiement des Accompagnateurs Rénov, professionnels agréés que les candidats à une rénovation globale doivent impérativement consulter. La montée en charge de ce réseau doit permettre d'augmenter le nombre de rénovations d’ampleur, qui permettent de gagner au moins deux étiquettes énergétiques.
Simplifier le RGE
Après environ 70 000 chantiers en 2023, le gouvernement ambitionne d'arriver en 2024 à un chiffre dans « l'ordre de grandeur d'un doublement », affirme-t-on au ministère.
Il s'est également engagé à simplifier l'accès, pour les entreprises, au dispositif Reconnu garant de l'environnement (RGE), indispensable pour participer à des chantiers éligibles à l'aide publique. Les entreprises ayant recours à des sous-traitants devront également avoir elles-mêmes le label, a ajouté le ministère, une mesure visant à lutter contre la fraude.
Les décrets entérinant ces réformes doivent être publiés cette semaine, a indiqué le ministère.