Le bilan chiffré de l'Anah en 2023 vient de sortir. L'occasion d'un exercice d'autosatisfaction du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et du président de l'Anah Thierry Repentin. "En 2023, MaPrimeRénov’ a permis la rénovation énergétique de 569 000 logements, évitant ainsi l’émission de 5,3 tonnes de CO2 depuis 2020. Le nombre de rénovation d’ampleur continue d’augmenter : 71 613 rénovations d’ampleur (en hausse de 12,5%), dont le gain énergétique moyen est de 54,3%. C’est d’autant plus vrai pour les copropriétés dont les résultats progressent chaque année depuis 3 ans. 30 167 logements ont ainsi bénéficié de MPR Copropriété (+16%)", peut-on lire dans le communiqué.
Une baisse par rapport à 2022
Sauf que pour atteindre des résultats positifs, il faut prendre 2020, année de confinements, comme point de repère. Car si on compare 2023 à 2022, les résultats sont bien moins probants. En 2023, l'Anah annonce 569 243 dossiers en rénovation énergétique, dont 71613 rénovations globales. En 2022, 665 729 dossiers MaPrimeRénov' avaient été financés, soit une baisse de 14,5 %. Mais l'Anah affiche en 2023 en début de document l'ensemble des rénovations financées, et pas seulement MaPrimeRénov', incluant ainsi l'aide Habiter Facile, devenue MaPrimeAdapt' début 2024. Un artifice qui permet de ne pas rendre trop visible cette baisse bien peu en phase avec les objectifs publics. Côté rénovation globale, l'Agence pourrait se targuer d'une légère hausse, puisqu'on en avait compté 65939 en 2022, soit 9 % de hausse. Un résultat sur lequel l'administration évite toutefois de trop s'étendre, tant on est encore loin des 200 000 visés par les pouvoirs publics.
300 MAR
Le communiqué met en avant le dispositif de 2024, avec notamment la montée en puissance de MonAccompagnateurRénov' (MAR). On dénombrerait 300 établissements habilités sur le territoire - un résultat en cohérence avec le recensement que nous avions publié début janvier. Mais il fait état de 2300 personnes, sans que rien ne vienne appuyer ce calcul, qui revient à 8 personnes par établissement habilité. Or, de nombreuses structures de petite taille figurent dans le listing, laissant planer le doute sur la réalité de ce calcul.