Loin du Japon, le lycée hôtelier et agricole Kyoto - du nom du même protocole - a ouvert ses portes à Poitiers, réussissant le pari écologique du « zéro énergie fossile » selon la formule consacrée. Conçu par l'agence Scau, cet équipement fait figure d'opération pilote en matière d'éco-conception, du fait des choix architecturaux et d'un large éventail de dispositifs techniques. Tels le système de récupération de chaleur depuis une centrale d'incinération d'ordures ménagères, les 800 mètres carrés de capteurs photovoltaïques, une ventilation mécanique à double flux en hiver, naturelle en été (verrière ouvrante, ventelles de verre inclinables), etc. Mais, sans une enveloppe isolante performante, ces bénéfices ne seraient pas valorisés.
Ce sera donc le rôle du « manteau » comme appellent les concepteurs cette seconde peau qui recouvre, au-delà de la structure béton, l'ensemble des corps de bâtiment.
A la traque au pont thermique - qui pourrait se tapir dans les angles des murs, des planchers, des ouvertures, dans les parties enterrées, etc. -, le manteau isolant se décline en trois modèles : alternance de murs bardés de mélèze posé en clins, surfaces blanches de polystyrène enduit, toitures végétalisées. Une composition qui entend mettre au vestiaire de l'environnemental toute « apologie de la technologie de pointe », selon la formule de François Gillard, architecte associé de l'agence Scau, pour privilégier, au service de l'écologie, « l'efficacité de la configuration architecturale, la qualité de ses ambiances et son adéquation aux usages ».
