Patience, les résultats seront là en fin d’année. C’est, en substance, ce que demande Spie aux analystes : le spécialiste des services multi-techniques dans les domaines de l’énergie et des communications est en effet tombé dans le rouge au premier semestre, du fait de charges exceptionnelles liées à des cessions au Royaume-Uni, et de difficultés dans son activité pétrole et gaz. Mais le groupe a confirmé ses objectifs de croissance pour 2018.
Dans le détail, sur les six premiers mois de l'année, Spie a enregistré une perte nette de 17,5 millions d'euros, contre un bénéfice de 34 millions un an plus tôt, alors que le consensus d'analyste compilé par Factset tablait sur un bénéfice de 37 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires, lui, s'est établi à 3,1 milliards d'euros, en hausse de 2,7% en tenant compte de l'apport des acquisitions du groupe sur une année pleine, et en progression de 15,2% par rapport aux données ajustées pour intégrer les cessions annoncées, conformes aux attentes.
Cession de l’activité gaz et offshore en cours
Le résultat est pénalisé "par des charges exceptionnelles liées à la cession des activités de services aux réseaux de distribution au Royaume-Uni", ainsi que par la "performance négative" de la division Gaz et offshore de l'allemand SAG, racheté en 2016 et intégré dans les comptes l'an dernier. Cette activité est actuellement en cours de cession, a détaillé Spie, dans un communiqué.
La marge opérationnelle, indicateur majeur du groupe, atteint elle 4,8%, contre 5,5% un an plus tôt en données ajustées, "du fait de la première consolidation en année pleine de Spie SAG et Ziut (au Pays-Bas)", dont l'activité est très dépendante de la saisonnalité, explique le groupe. Elle est en petite hausse de 0,1 point par rapport aux données pro forma.
Le groupe estime être "en ligne" avec ses prévisions, avec une croissance toujours tirée par l'Allemagne et la France. "Nous sommes confiants pour la seconde partie de l'année et confirmons tous nos objectifs", a assuré le PDG de Spie, Gauthier Louette, cité dans le communiqué.
Petites acquisitions
Pour l'ensemble de l'année, Spie vise une hausse "de plus de 7% à taux de change constants" de son activité, et une marge opérationnelle "à 6% ou plus". Il estime aussi que le chiffre d'affaires supplémentaire lié aux acquisitions de petites tailles réalisées cette année devrait être d'environ 200 millions d'euros. Depuis le début de l'année, Spie a acquis trois sociétés: Systemat en Belgique (technologies de l'information et de la communication), Fluigetec (nucléaire) et Buchet (installation électrique) en France.
Dans l’Hexagone, le groupe a achevé fin juin la réorganisation de sa structure en cinq filiales dédiées chacune à une activité (nucléaire, industrie et tertaire, services informatiques, maintenance du bâtiment, réseaux).
Le groupe cherche à recruter 1000 à 1500 postes sur le territoire pour accompagner sa croissance, et anticipe une progression de ses marges, grâce au déploiement de la fibre optique et une sélectivité accrue dans ses contrats dans le tertiaire.