La Semaly, maître d'oeuvre du tramway de Lyon, a retenu l'Atelier d'architecture Bruno Dumetier (AABD) pour concevoir l'insertion urbaine du tramway. Un défi à relever dans un délai record (trois ans et demi) pour créer ex nihilo les deux lignes reliant les deux gares de Perrache et de la Part-Dieu aux campus universitaires de Villeurbanne et de Bron. Bruno Dumetier a mené une réflexion globale sur la place du tramway en ville, nourrie de nombreuses visites en France et à l'étranger. Une réflexion qui l'a conduit à redécouvrir le rôle de l'architecte-voyer qui, au XIXe siècle, avait pour mission d'accorder les impératifs techniques de la voirie aux choix d'ordonnancement urbain. Deux principes ont guidé l'équipe pluridisciplinaire (architectes, paysagistes et ingénieurs) d'AABD : le respect du réseau des rues lyonnaises, dense et très structuré, et celui du catalogue de matériaux déjà employés dans la ville, asphalte, granit et enrobé traditionnel. Les seules exceptions à ce traitement discret sont liées à des lieux précis, où le traitement accentue au contraire la présence de la plate-forme : platelage en bois d'iroko du pont Gallieni, engazonnements importants aux abords des sites universitaires. Il en résulte un embellissement indéniable des rues. L'élargissement des trottoirs, la création de terre-pleins centraux, et la largeur de la plate-forme elle-même (6 mètres) ont créé une voirie véritablement partagée où l'automobile demeure, mais prend moins de place. Ainsi, sur la longue avenue Berthelot, très représentative des transformations engendrées par le tramway, son domaine est passé de quatre à deux voies. Là comme ailleurs, le pavage au sol est complété par l'installation d'un nouvel éclairage et de plantations d'alignement (environ 1 000 arbres plantés au total). D'une façon générale, les essences - tilleuls, sophoras, micocouliers... - ont été diversifiées pour identifier les axes. Le traitement de façade à façade a nécessité également un soin tout particulier pour l'implantation végétale (à 5 mètres des immeubles), et éviter la multiplication des poteaux d'éclairage et de supports des lignes aériennes. Enfin, les maîtres d'oeuvre ont associé l'architecte designer Jean-Michel Wilmotte au choix et à l'installation des stations et du mobilier urbain.
FICHE TECHNIQUE (p.132) :
Maîtrise d'ouvrage : Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise (Sytral)
Maîtrise d'oeuvre : Semaly, associée à AABD pour l'insertion urbaine (et Ferrand-Sigal, architectes, pour le centre de maintenance)
Coût : 2,6 milliards de francs (dont 430 millions pour le matériel) financés par le Sytral (1,975 milliard de francs), l'Etat (400 millions de francs), le Grand Lyon (215 millions de francs) et les communes (10 millions de francs)
Données quantitatives : 20 kilomètres de voiries réaménagées ; 30 000 mètres carrés de revêtement ; 80 000 mètres carrés de béton coulé pour la plate-forme ; 96 kilomètres de rails utilisés
Durée des travaux : de fin 1998 à décembre 2000
Principales entreprises : fourniture et pose des voies ferrées, Cogifer-Spie, Drouard-Cegelec ; plate-forme, voirie et aménagements urbains sur différents secteurs des deux lignes, Jean Lefebvre-BEC Frères ; groupement Eurovia-SCR-EI GCC-CGEV-Les Carriers de Saignes, groupement Colas-SPIE-Citra-Sacer-Rhône-Alpes espaces verts-Jacquard et un groupement mandaté par Perrier
Matériel roulant : Alstom Transport
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Deux principes ont guidé l'équipe de Bruno Dumetier : le respect du réseau des rues et celui du catalogue des matériaux déjà employés dans la ville, à l'exception de lieux précis comme les abords des universités des d'engazonnements importants ont été employés. l'installation des stations et du mobilier urbain a été confiée à Jean-Michel Wilmotte.
TRACE : Tracé des deux lignes