L'éloge est appuyé. « Un exemple pour la nation », pas moins ! Mais à qui Bruno Le Maire, membre éminent du gouvernement, adresse-t-il cette déclaration enflammée ? Au BTP tricolore, pardi ! Son mérite : avoir traversé une année chaotique avec un minimum de casse.
Alors que les plans sociaux se préparent et que les défaillances d'entreprises menacent, le quotidien du ministre au chevet d'une économie souffrante se complique chaque jour davantage. Dans ce contexte, la bonne tenue du secteur de la construction lui met un peu de baume au cœur. Des emplois maintenus, des apprentis en sus : le BTP peut bomber le torse et recevoir fièrement ces lauriers.
L'Etat semble avoir compris que soutenir les chantiers, c'est renforcer durablement l'activité
Sur la photo, tout le monde avait le sourire derrière son masque. Car, si les breloques sont octroyées sur la base de mérites passés, les louanges du ministre de l'Economie, elles, ne sont pas adressées de manière totalement désintéressée. Les présidents des fédérations n'avaient pas fait le déplacement à Bercy pour être encensés, mais pour signer une charte, impliquant une série d'engagements concernant l'emploi.
Reconnaissons-le : la résilience du secteur en 2020 provient en partie des aides de l'Etat et de dispositifs tels que le chômage partiel, qui ont permis de traverser le plus dur de la crise. Et la reprise qui s'amorce repose avant tout sur le plan de relance. A travers le coup de pouce donné à la rénovation thermique ou à la mobilité décarbonée, entre autres, l'Etat semble avoir compris que soutenir les chantiers, c'est renforcer durablement l'activité. Et d'autres mesures réclamées par le secteur pourraient encore accélérer le mouvement.
Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. De l'argent public d'un côté, des emplois pérennes de l'autre. Et des mots doux pour faire durer, autant que possible, cette jeune romance.
