Longwy profite du magnétisme du Luxembourg

Plus de la moitié des actifs de l’agglomération de Longwy (Meurthe-et-Moselle) travaille au Luxembourg. Si les communes périphériques ont davantage profité du pouvoir d’attraction du Grand-duché, la ville centre est en passe de rattraper ce déséquilibre.

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Longwy haut
Sur la ville haute, la requalification de la place Darche, poumon commerçant de la cité, prolongera le lifting des remparts Vauban.

Marquée au fer rouge de la désindustrialisation comme ses voisines belges et luxembourgeoises, Longwy (Meurthe-et-Moselle) se trouve à un nouveau carrefour de son histoire.

Le Luxembourg a pris ces dernières années le relais du patronat sidérurgiste qui avait porté la croissance démographique du territoire jusque dans les années 70. Plus de la moitié des actifs de la communauté d’agglomération (CAL) travaillent aujourd’hui au Grand-duché voisin.Il en résulte une progression de la population égale à 5% entre 2013 et 2018 (62.095 habitants).

Effervescence dans l’ancien

Le baromètre immobilier du programme Action cœur de ville (ACV) confirme ce dynamisme : les ventes de logements anciens ont grimpé de 20% entre 2018 et 2020. Mais cet essor a davantage profité aux communes périphériques qu’à la ville centre. Mont-Saint-Martin a gagné 1000 habitants en cinq ans (8.950 habitants en 2018) ; contre 640 habitants pour Longwy (14.730 habitants).

Le maire de Longwy, Jean-Marc Fournel, juge que ce mouvement pourrait s’inverser à la faveur de la politique nationale de sobriété foncière, relayée localement par des communes comme Cosnes-et-Romain, conscientes des coûts de l’urbanisation.

Faibles réserves foncières

Pour réussir ce virage, Longwy n’a d’autre choix que de se reconstruire sur elle-même. Avec une superficie de 530 hectares, la ville dispose de peu de réserves foncières. « Les promoteurs nationaux s’intéressent aux friches héritées de la sidérurgie, mais attentent une meilleure mise en valeur du centre-ville », analyse Marie-Sophie Thil, chargée d’études à l’Agence d'urbanisme Lorraine nord (Agape).

Appuyée par ACV, la Cité des émaux suit cette feuille de route qui cible trois sites : la ville « haute », la ville « basse » et la zone d’activités Pulventeux. Sur Longwy-Haut, la requalification de la place Darche, poumon commerçant de la cité, fait l’objet de pré-études en vue de prolonger le récent lifting des remparts Vauban classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Enrichie depuis cet été d’un pôle aquatique, la zone d’activités Pulventeux entre en mutation vers « un véritable quartier mixte », annonce Anne-Sophie Thil.

L’effort se concentre actuellement sur la reconquête du patrimoine urbain de Longwy-Bas. Parmi les six projets « matures » retenus dans la convention ACV, figure le réaménagement de la place Leclerc, achevé en 2020. La municipalité poursuit le chantier sur un des bâtiments encadrant cette place : le musée des émaux s’installera dans l’ancien siège de la Banque de France.

Longwy bas
Longwy bas Longwy bas

L’effort de réhabilitation se porte actuellement sur la reconquête du patrimoine urbain de Longwy-Bas.

Le quartier gare, moteur du renouveau

Toujours dans la ville basse, le quartier de la gare a résonné il y a un an des premiers coups de pioche du futur pôle d’échange multimodal. Le projet cofinancé par le Luxembourg et soutenu par ACV devrait profiter aux travailleurs frontaliers.

Longwy gare
Longwy gare Longwy gare

 Le quartier de la gare a résonné il y a un an des premiers coups de pioche du futur pôle d’échange multimodal transfrontalier.

A proximité, sur la friche de 6 hectares de l’ancienne usine Senelle, propriété d’ArcelorMittal Real Estate, la ville espère intéresser un promoteur pour bâtir 350 à 500 logements. Sur la friche de 4,5 hectares dite « DSIPC », les bailleurs sociaux Batigère et Meurthe-et-Moselle Habitat en programment déjà une quarantaine, dont une quinzaine de maisons individuelles. Une convention de renouvellement urbain OPAH-RU contribuera à réenchanter la ville basse après sa signature prévue pour cet automne.

De la seconde phase d’ACV entre 2023 et 2026, Longwy attend surtout de pouvoir finaliser les actions engagées à partir de 2018, car comme le précise le maire, « nous avons jusqu’à présent plutôt été en phase de réflexion. Si Longwy a signé la convention en octobre 2018, la feuille de route définitive n’a été paraphée qu’en février 2021 ».

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