Dans ce projet « imaginé en deux fois deux heures » par le propriétaire Rodolphe Delord et l'architecte Daniel Boitte, tout est XXL. Prévue au départ pour les seuls lamantins, la serre en forme de dôme est, au fil des plans, passée de 4 000 à 8 000 m2 . Le bâtiment de 38 mètres de hauteur abrite finalement 200 espèces, dont de nombreux poissons, des varans de Komodo, des oiseaux, des tortues, des loutres géantes, des hippopotames pygmées… Le tout dans une atmosphère tropicale, agrémentée de multiples arbres et plantes pour parfaire l'illusion.
L'édifice a nécessité 40 M€ d'investissement et mobilisé une quarantaine d'entreprises, dont CMF Groupe, un industriel de Loire-Atlantique qui a réalisé plusieurs lots clés, la charpente, la couverture et la gestion climatique. « Nous n'avions jamais rien fait de tel et nous sommes allés aux limites de ce que pouvaient supporter les arches d'acier. C'est le plus gros chantier que nous ayons eu à mener », s'enthousiasme Gilles Voydie, responsable bâtiment de l'entreprise, spécialisée dans la construction de serres.
Charpente métallique de 1 000 tonnes. En mars 2018, après les travaux de terrassement compliqués par un terrain en pente, les premiers pieds de charpente - des blocs d'acier de 800 kg -ont été scellés dans le béton, avec une marge d'erreur de 2 mm. Le reste de la structure a suivi, avec pas moins de 1 000 tonnes à mettre en place. Quarante-huit arches ont été assemblées au sol avant d'être relevées par une grue gigantesque. Une clé de voûte est ensuite venue fermer le tout. La couverture composée de plus de 10 000 vitres traitées différemment selon leur orientation a, elle aussi, été assemblée au sol et montée par blocs, « tel un gigantesque Meccano », s'amuse le chef de projet Kevin Biniou.
Quant à la gestion climatique, elle est pilotée par un ordinateur qui constitue « le cerveau de la serre ». Le chauffage est assuré par 48 aérothermes tandis que des déstratificateurs brassent l'air pour répartir la chaleur sur l'ensemble du volume. Les deux chaudières, dissimulées dans les locaux techniques sous le restaurant, chauffent bassins et aquariums à 28 °C, ainsi qu'une partie des planchers, pour les animaux et les visiteurs.
Eté comme hiver, la régulation est complétée par des brumisateurs. L'eau qui se condense après évaporation est récupérée et stockée dans un bassin souterrain de 1000 m3 , tout comme les eaux de pluie.
Quand il fait trop chaud, la température intérieure est abaissée sans climatisation, grâce à l'ouverture des fenêtres, en fonction des informations fournies par une station météorologique toute proche. Même par temps de canicule, il ne devrait pas y faire plus de 31 ou 32 °C. De quoi garantir un confort optimal aux animaux, mais aussi aux touristes dont le nombre devrait encore grimper. Quelque 1,6 million de visiteurs ont été accueillis l'an dernier.