La crise du logement est nationale. Celle de la demande insolvable, à cause de la rapide hausse des taux d’intérêt depuis début 2022, touche tous les promoteurs immobiliers, y compris le leader Nexity qui vient de communiquer des résultats trimestriels décevants.
En parallèle, la crise de l’offre s’accentue sur tous les territoires, selon les dernières estimations du ministère de la Transition écologique, mises en ligne le 27 octobre.
Les douze régions métropolitaines et la Corse affichent une chute inférieure à -10% des logements autorisés ces douze derniers mois, par rapport à la même période un an plus tôt. En outre-mer, même contre-performance de la Réunion, tandis que la Guyane et la Martinique ont vu le volume de permis de construire délivrés légèrement progresser (1%).
La maison individuelle souffre le plus
D’octobre 2022 à septembre 2023 à l’échelle nationale, 371 300 logements ont été autorisés à la construction, en baisse - pour le douzième mois consécutif - de 28,3%. Ce niveau historiquement bas rappelle celui de la crise de 2014-2015, autour de 380 000.
La France se rapproche donc du rythme de production annuel souhaité par le Secrétariat à la planification écologique, qui estime le besoin à 360 000 logements neufs maximum. La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) en voudrait environ 450 000, et l’Union sociale pour l’habitat (USH), 518 000, dont 198 000 HLM.
« Les autorisations de logements en résidence diminuent fortement (-19,7%), mais dans une plus faible mesure que celles de logements individuels groupés (-27,6%), de logements collectifs ordinaires (-28,3%) ainsi que celles de logements individuels purs (-31,8%) », explique le ministère.
315 800 mises en chantier en un an
Pour les mises en chantiers, dont la décrue a commencé en février 2022, la baisse sur douze mois est moins marquée : -16,6%, soit 315 800 mises en chantier. Ce niveau est inférieur de près de 15 000 unités par rapport à la crise de 2014-2015.
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« Les logements individuels purs (-24,8%) auraient connu la plus forte diminution, devant les logements en résidence (-14,6%), les logements collectifs ordinaires (-11,9%) et les logements individuels groupés (-11,9%) », commente le ministère.
En métropole, la Bourgogne-Franche-Comté est la seule région de métropole qui semble résister, avec un recul des logements commencés compris entre 0% et -10%. Ailleurs, la baisse des mises en chantier est inférieure à -10%.