L’immobilier neuf serait-il moins résilient que l’ancien ? Selon le baromètre LPI-SeLoger, le nombre de transactions de maisons individuelles neuves a chuté de 15 % en 2018 tandis que, chez les promoteurs, les ventes de logements neufs ont connu un repli de 7,7 %. Un recul plus significatif que dans l’ancien, segment dans lequel les transactions ont enregistré une baisse de 5,8 %. « La croissance économique ralentie, le taux de chômage élevé et la dégradation du moral des ménages observée depuis un an ont contribué à ralentir l’activité », explique Michel Mouillart, professeur d’économie à Paris Ouest et porte-parole de l’association LPI, qui regroupe 13 acteurs du marché immobilier (*).
4000€ du m² en moyenne
Cette baisse d’activité s’explique également par la suppression des aides à l’accession à la propriété et la hausse des prix. En augmentation de 2,3% en 2018 (contre 3,5 % dans l’ancien), le prix moyen/ m2 d’un logement neuf en France s’établit désormais à 4020 euros /m2 (contre 3244 euros /m2 dans l’ancien). Il a augmenté dans toutes les régions, à l’exception du Languedoc-Roussillon, en très légère baisse (-0,3 %). Les augmentations les plus significatives ont été relevées dans le Limousin (+5,8 %) et en Aquitaine (+4,7%). Celle-ci est portée par Bordeaux, deuxième ville la plus chère de France après Paris, où les prix des logements neufs ont pu monter jusqu’à 8000 euros /m2, suite à l’arrivée de la LGV.
Du côté des maisons individuelles, même si le prix d’achat moyen continue d’augmenter en 2018 (+2,7%), « cette hausse est divisée par deux sur un an (5,4% en 2017, NDLR) à cause de la dégradation des outils publics de soutien à l’activité », alerte Michel Mouillart.
« La demande locale est épuisée »
Cette année, Bordeaux, comme Lyon et Aix-en-Provence, autres métropoles dynamiques, devraient marquer le pas en matière de construction de logements neufs. « La demande locale est épuisée et on note un ralentissement des nouveaux programmes », indique-t-on chez LPI. Et le ralentissement de la hausse des prix, amorcé au cours de l’été 2017, devrait se poursuivre. Pour 2019, les professionnels de LPI anticipent un recul de la construction ou de l’achat de logements neufs par les ménages « plus prononcé qu’en 2018 » et « pénalisant surtout les territoires ruraux et intermédiaires ».
Selon Michel Mouillart, « l’augmentation des prix, neuf et ancien confondus, devrait osciller entre 2 et 2,5 %. Tout dépendra de la manière dont évolueront les conditions d’octroi de crédit. Mais dans le neuf, le ralentissement des prix sera moins marqué que dans l’ancien à cause du maintien des coûts de la construction à un niveau similaire à ceux de 2018 et de la rareté du foncier. »
(*) Arthurimmo.com, BNP Paribas Real Estate, Capifrance, Crédit Foncier, Crédit Logement, Crédit Mutuel, Gecina, IAD, Maisons France Confort, Optim Home, SeLoger, Sogeprom, Theseis.