BERLIN BABYLONE
Réalisé par Hubertus Siegert, Berlin Babylon est un film documentaire qui retrace, pour la période 1996-2000, l’histoire du vaste chantier qu’a connu la ville de Berlin. Architectes (parmi lesquels Günther Behnisch, Helmut Jahn, Ieoh Ming Pei, Rem Koolhaas, Hans Kollhoff, Renzo Piano…), maîtres d’ouvrage, ouvriers, chefs de chantier, décideurs politiques, l’architecture est ici montrée à travers tous ses protagonistes, acteurs du film permettant de mesurer la complexité et les enjeux de la reconstruction de Berlin après la chute du mur. Confrontation des projets en plan à la réalité construite, questionnement sur la valeur patrimoniale de l’architecture est-allemande, conflits et discussions animées, ce film est une sorte de making of très réussi de la ville en train de se (re)faire, la part belle étant faite à la résurrection de la Potsdamer Platz. Servant habilement les images, la musique est signée Einstürzende Neubauten. Produit par SUMO Film, Berlin Babylon est disponible en DVD et VHS.
www.berlinbabylon.de
UN H®MOSO¯ÔPITAL MADRILÈNE
L’éditeur italien Tecno publie « des livres ayant pour objectif de promouvoir l’excellence en architecture ». L’ouvrage consacré à l’Hospital materno-infantil Gregorio Marañon est de ceux-là. Un texte (bilingue espagnol / anglais) de Rafael Moneo expose les circonstances, les principes et les choix qui ont guidé la réalisation de l’équipement médical qu’il a conçu au cœur de Madrid avec José Maria de la Mata. De nombreuses photographies en couleurs, souvent au format pleine page, accompagnent plans, coupes, dessins et descriptifs rendant compte des 50 000 m2 de ce bâtiment rectangulaire creusé de huit patios sur lesquels donnent des façades intérieures généreusement vitrées.
Hospital materno-infantil Gregorio Marañon, Rafael Moneo / José Maria de la Mata. Edizioni Tecno, Milan, 2004. Relié 21,5 x 30. 50 pages, nombreuses ill. n/b et couleur. Diffusion : tecno@tecno-espana.com
FAMILISTÈRE DE GUISE
En vue de bâtir, concrètement et immédiatement, une société modèle, ou du moins commencer à le faire, Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), l’inventeur du célèbre poêle en fonte, associe de manière inédite le travail, le capital et le talent. Influencée par Charles Fourier, la solution sociale qu’il met en pratique avec son Familistère se veut non seulement une tentative personnelle mais aussi un exemple à suivre et à améliorer. Sa critique du capitalisme industriel en plein essor, principalement morale, ne peut aboutir que dans la construction d’une société autre, plus harmonieuse. Prolongeant les travaux d’un séminaire de l’Ecole d’architecture Paris – la Défense, cet ouvrage pluridisciplinaire dirigé par Thierry Paquot et Marc Bédarida s’attache à faire ressortir l’originalité du projet de Godin. Structuré en trois parties (Regards croisés, Témoignages, Album), le livre offre une approche précise et documentée de la conception et de la réalisation du Familistère, de ses bâtiments, équipements et dispositifs, de son fonctionnement, de son inscription et de sa perception dans son temps. Une abondante iconographie illustre l’époque allant de la création de cette utopie construite jusqu’à 1930 et des vues en couleurs témoignent de son état actuel.
Habiter l’utopie : le Familistère de Godin à Guise. Sous la direction de Thierry Paquot et Marc Bédarida. Edition de la Villette, Paris, 2004. Broché, 15 x 21. 312 pages, ill. n/b et couleur. 18,50 euros
CENTRE DE CONVENTIONS INTERNATIONAL DE BARCELONE
Dans cet ouvrage est consacré au Centre de conventions international de Barcelone qu’il a conçu sur le site du Forum 2004, l’architecte catalan Josep Lluis Mateo revient sur la genèse du projet, lequel est présenté dans toute sa technicité (nombreux plans, coupes et détails d’exécution). Une large place est faite à la phase du chantier avec des photographies montrant la mise en place de la structure. Plusieurs lectures du projet s’offrent ensuite au lecteur avec le regard d’intervenants extérieurs, Agusti Obiol (OMA) pour la structure, Higini Arau pour l’acoustique ou Alejandro Garcia et Elias Gomez (Ove Arup) pour les espaces intérieurs. Après un reportage photographique complet du bâtiment terminé, le livre s’achève par un entretien avec l’architecte Josep Antoni Acebillo qui, supervisant les projets urbains de Barcelone depuis 1981, replace le projet du CCIB dans la stratégie globale de la ville, et pour finir, une contribution d’Aaron Betsky.
CCIB. Par Josep Lluis Mateo, Editions Actar, 2004. Relié, 17,5 x 24,8 cm. 316 pages, 40 euros.
GRATTE-CIEL
Consacrée à l’histoire des Villeurbannais, la collection Commune Mémoire est le fruit d’un partenariat entre la ville de Villeurbanne et le CNRS. Philippe Videlier, responsable de l’unité de recherche Sociétés en mouvement et Représentations, en signe le deuxième ouvrage traitant d’une aventure urbaine commencée en 1934, lorsque « le génie artistique d’un architecte et la vision sociale d’un maire se sont conjugués pour créer le cœur d’une ville ». Quand s’élevaient les grands buildings à structure métallique des Etats-Unis, Morice Leroux et Lazare Goujon eurent l’audace d’édifier ex nihilo, aux portes de Lyon la conservatrice, un symbole de la modernité et du progrès. Une belle avenue gardée par deux tours, une place, un beffroi, un palais dédié au travail: le quartier neuf est devenu la signature d’une ville tout entière.Retraçant l’édification et la vie de ces immeubles aux terrasses étagées, l’ouvrage veut être « une histoire populaire des gratte-ciel ».
Gratte-ciel. Par Philippe Videlier. Editions La Passe du vent, distribution Harmonia Mundi. 2004. Broché 14 x 20,5. 224 pages ill. 12 euros.
LES RIVIERA DE GARNIER ET EIFFEL
Cet ouvrage collectif, par ses approches diverses, offre de nouvelles avancées dans la connaissance de l’œuvre produite par Charles Garnier sur les Riviera italienne et française, qu’il s’agisse de ses constructions sur sa terre d’élection de Bordighera ou du casino de Monte-Carlo où sont fastueusement exacerbées les tendances néobaroques exprimées par l’Opéra de Paris. Ce livre permet aussi de mieux percevoir les rapports entre Garnier et Eiffel, qui s’amorcent comme une fructueuse collaboration à l’observatoire de Nice et se poursuivent comme une âpre confrontation dans le cadre de l’Exposition universelle de 1889. S’appuyant sur de nombreux documents jusque-là inédits, l’ouvrage éclaire également d’un jour nouveau l’influence du milieu de la construction et des affaires sur l’œuvre de l’architecte.
Les Riviera de Charles Garnier et Gustave Eiffel ; le rêve de la raison. Par Jean-Lucien Bonillo, Béatrice Bouvier, Andrea Folli, Jean-Louis Heudier, Françoise Le Guet Tully, Jean-Michel Leniaud, Gisella Merello. Editions Imbernon, Marseille, 2004. Relié 24,5 x 31. 208 pages, nombreuses ill. n/b et couleur. 60 euros.
