Lille : la Loco pousse, enchâssée dans une halle

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Les murs de la nouvelle structure de trois niveaux sont construits au plus près de la structure existante.

Sur l'ancienne friche industrielle en pleine mutation de la ZAC Fives Cail Babcock, au cœur du quartier de Fives, à Lille (Nord), le chantier de la Loco arrive au bout d'un parcours semé d'embûches. Il faut dire que la maîtrise d'ouvrage - composée de la foncière Etic et du spécialiste du coportage de projets collectifs Co-porteurs - n'a pas choisi la facilité pour installer son tiers lieu de 2 600 m² SP dédié à l'émergence de projets citoyens.

Le fait de construire le bâtiment neuf sous l'une des halles de l'ancienne usine, à côté du lycée hôtelier déjà installé, a singulièrement compliqué le projet. « Nous avions prévu une structure bois d'essence régionale, mais les pompiers nous ont mis en garde contre le risque incendie de la structure métallique des trois anciennes halles organisées en réseau. Nous nous sommes alors tournés vers un bloc béton innovant en parement qui offre des performances thermiques et acoustiques intéressantes. Il a été produit spécifiquement pour la Loco par l'entreprise régionale Biallais Industries à partir 30 % de granulats recyclés (200 tonnes) issus à de la déconstruction d'un magasin de bricolage », expose Laurent Courouble, instigateur et coordinateur du projet chez Co-porteurs.

Effet d'ombre. La façade a été tramée par rapport à ces blocs. « Les joints horizontaux sont blancs alors que les verticaux ont été gardés en creux pour créer un effet d'ombre, accentué par d'autres creux au niveau des appuis des fenêtres », met en avant Ophélie Chassin, architecte du projet, qui collabore ici avec l'agence fivoise Atelier 204 (mandataire) et le BET Hexa Ingénierie.

Si la halle donne du caractère au lieu et offre des espaces extérieurs couverts, elle complique considérablement la mise en œuvre de l'édifice de trois niveaux avec « des murs construits au plus près de la structure existante, contre laquelle ils se lovent », souligne Ophélie Chassin. Ce que confirme Olivier Tommasini, président du Groupe Tommasini en charge du gros œuvre : « La halle a complexifié le levage des matériaux. Nous avons travaillé avec une grue mobile en nous adaptant aux poteaux. » La Loco, dont le coût de construction avoisine les 2 692 euros HT du m², vise le niveau E3C2 du label E+C-. Elle bénéficie d'une isolation en coton recyclé, de châssis en alu anodisé recyclés à 70 %, de luminaires et de lavabos de réemploi. Côté énergie, l'équipement sera équipé de panneaux photovoltaïques et d'une chaufferie bois. Cette dernière sera alimentée par des granulés de palettes recyclées fournis par l'entreprise Granuloé et gérée par Voé. Elle assurera le chauffage du tiers lieu, mais aussi des logements voisins de la résidence Ekko. Le marché de travaux inclut également une clause d'insertion et des sessions de formation intégrée au travail.

Le programme comprendra au rez-de-chaussée un café et un magasin partagé sur presque 1 000 m² avec, aux étages, quelque 1 600 m² de bureaux en mode coworking pour environ 160 postes de travail. Il devrait ouvrir ses portes début juin.

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