Brides-les-Bains (Savoie), Dax (Landes), Saint-Alban-les-Eaux (Loire)… Si ces noms évoquent un univers un brin suranné, les stations thermales ne sont pas figées dans le passé. Elles peuvent même envisager sereinement l'avenir. L'année 2017 a été un excellent cru. Les villes d'eaux françaises ont accueilli 600 500 curistes (+ 1,8 % par rapport à 2016), selon le Conseil national des établissements thermaux (Cneth), syndicat professionnel qui rassemble tous les acteurs du secteur.
Rénovation à Brides-les-Bains
Conséquence de cette bonne santé, 2018 sera marquée par l'achèvement de grands projets, à l'instar de la transformation des thermes de Brides-les-Bains, portée par la Compagnie Lebon, ou des travaux de l'hôtel Le Splendid à Dax, menés par la SCI Dax Le Splendid (lire « Le Moniteur » du 27 avril, p. 60, et du 22 juin, p. 76) . « Dans certains cas de figure, les investissements concernent les infrastructures thermales, comme la réalisation d'un nouveau forage de sécurisation ou de protection de la ressource. D'autres financent la rénovation des bâtiments eux-mêmes afin de mieux accueillir les personnes handicapées, par exemple. Enfin, des établissements effectuent des travaux de rénovation thermique d'entretien, notamment au niveau des salles de soins », détaille Claude-Eugène Bouvier, délégué général du Cneth.
Au total, le montant des investissements s'est élevé à 59 M€ en 2017, partagé entre les grands projets (35 M€) et les travaux d'entretien (24 M€). Selon le Cneth, il devrait augmenter cette année. « Sur les grands projets, il oscillerait entre 50 et 60 M€, et, pour l'entretien, cette enveloppe se situerait entre 20 et 25 M€ », estime Claude-Eugène Bouvier.
Les prochaines années s'annoncent hors norme. Valvital, acteur majeur du thermalisme, pilotera le Grand Nancy thermal, projet à 97 M€ HT. « Nous partons d'une friche qui abrite des bâtiments anciens, dont certains sont déjà exploités. Nous déplacerons certaines activités piscine et en ajouterons d'autres », détaille Bernard Riac, P-DG de Valvital. Le permis de construire devrait être déposé fin 2018, pour une ouverture prévue en 2022.
Les régions investissent aussi
De son côté, la Chaîne thermale du soleil, le numéro 1 du secteur, investira 3,5 M€ dans la réhabilitation de la station de Saint-Alban-les-Eaux (Loire). « Sur la période 2018-2019, nous avons trois autres projets de rénovation, pour des montants moyens de 5 à 6 M€ », annonce Eléonore Guérard, présidente du groupe, à la tête de 20 établissements.
La société - qui a accueilli 193 000 curistes en 2017 et anticipe le même niveau de fréquentation pour 2018 - prévoit sur la période 2019-2024 « entre quatre et cinq projets pour un total de 40 M€, sur trois établissements. » Les groupes thermaux ne sont pas les seuls acteurs de cette frénésie constructive. Les collectivités territoriales donnent également le tempo. La région Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place le plan thermal 2016-2020 pour accompagner les projets de développement de centres. Elle investira 17 M€ dans 15 stations situées sur le territoire. « D'autres régions, comme l'Occitanie et le Grand Est, prennent des initiatives dans le secteur », complète Claude-Eugène Bouvier. Les thermes ont encore de beaux jours devant eux.
600 500 curistes en 2017(+1,8 % sur un an)
59 M€ investis en 2017
70 à 85 M€ à investir en 2018