Les smart grids en difficulté en Ile-de-France

Les smart grids, ces réseaux qui, grâce à des technologies informatiques, ajustent les flux d’électricité entre fournisseurs et consommateurs, peinent à s’installer en Ile-de-France.

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IssyGrid à Issy-les-Moulineaux.

« L’Ile-de-France accuse un large retard, elle ne se classe qu’au 6e rang des régions de France métropolitaine en matière de densité de projets smart grids » déplore Jacques Empinet membre élu de la Chambre de Commerce et d’Industrie de région Paris Ile-de-France (CCI).

En théorie, pourtant, l’Ile-de-France avec sa densité de population et d’activités, apparaît comme un terreau fertile pour l’émergence et le développement de ces réseaux, capables d’anticiper et de réguler la consommation d’énergie.

La région accueille d’ailleurs la plupart des acteurs majeurs des smart grids du secteur privé tels que Vinci Energies, Bouygues Energies, Eiffage Energie

Peu de place au sein des projets d’urbanisme

Mais, les professionnels du secteur pointent du doigt plusieurs difficultés majeures dans l’expansion de cette technologie.

Premier frein pour ces entreprises innovantes : les collectivités urbaines. « Elles ne nous garantissent pas une place suffisamment importante dans les projets d’urbanisme ».

Face à cette problématique, la CCI propose donc plusieurs initiatives pour re-dynamiser le marché francilien.

Les « smart grids ready » (guides destinés aux collectivités locales pour les aider à se tourner vers ces réseaux électriques intelligents) pourraient être utilisés dans les cahiers des charges des opérations urbaines afin que les bâtiments construits soient conçus pour pouvoir s’intégrer dans un réseau smart grid.

Un pourcentage de production d’énergies renouvelables pourrait également être demandé pour les bâtiments. Ou encore, plus largement, en amont des cahiers des charges des consultations, des principes favorisant les smart grids pourraient être inscrits dans les documents d’urbanisme (comme le PLUi et son Plan d’Aménagement et de Développement Durable).

Le modèle électrique traditionnel toujours attrayant

Mais « est-ce-qu’on veut vraiment, en Ile-de-France, un réseau smart grid? » s’interroge Eric L’Helguen, directeur général d’Embix, start-up créée par le groupe Bouygues, spécialisée dans la mise en œuvre de smart grid à l'échelle des quartiers.

Dans les faits, de part le faible coût de l’électricité en France (à environ 17 centimes € du KWh en 2017, en dessous de la moyenne européenne) le modèle électrique traditionnel français demeure attrayant. « Notre problème, c’est qu’en France, l’électricité n’est pas assez chère, ce n’est pas à notre avantage » déclare Gilles de Colombes, directeur mission Grand Paris de Schneider Electric.

Questions environnementales

Pourtant, les avantages de ce virage sont multiples : réduction majeure du taux de CO2, optimisation du parc de production énergétique et de l’exploitation des réseaux ; diminution de l’énergie non distribuée…

Reste à savoir si ces obstacles s’établiront en véritables freins dans les années à venir, ou si la dimension environnementale prendra le dessus. Le marché des smart grids représentait 1,5 Md € en 2018, il est évalué à 1,2 Md € à horizon 2021.

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