La journée d’ouverture du congrès de la FPI, le 24 juin, a été marquée par une table ronde prospective sur la ville de demain. Le démographe Hervé Le Bras y maniait le paradoxe «la ville où il fait bon vivre est d’une échelle suffisante pour offrir services, emplois, transport et culture, bref une grande ville». A quoi rétorque Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, que paradoxalement, les Français sont heureux à 85% d’habiter en ville, mais aspirent à une petite ville de 20 000 habitants, qui ne répond que partiellement à leurs envies.
Serge Viau, architecte et ancien directeur général de la ville du Québec, rappelait qu’aujourd’hui, les projets doivent être discutés très en amont avec les habitants, de plus en plus rétifs aux programmes imposés. Et tous tombent d’accord sur deux principes du bien vivre. D'abord, les nouveaux modes de vivre en ville doivent permettre de gagner du temps pour l’individu, d’où l’essor des services à la personne. Ensuite, la qualité de vie devient le critère premier du choix d’y habiter. Et de citer la transformation sur 30 ans de Québec, cité administrative vieillissante, qui a su donner sa place aux nouvelles technologies, attirer des jeunes avec ou sans diplômes, et la rendent désormais aussi attractive que la capitale fédérale Toronto.
En fin d’après-midi, la cérémonie de remise des Pyramides d’or, qui récompensent les meilleures opérations immobilières au niveau national, a été menée par Xavier Darcos, président du jury national 2015. Toutes les régions sont à l’honneur, et la Pyramide d’or a été attribuée à une rénovation lyonnaise, un projet mixte de logements de reconversion des prisons Saint-Paul et Saint-Joseph. Ce projet très emblématique, baptisé «La vie grande ouverte» propose un nouveau mode d’habitat en ville: des appartements largement ouverts sur le patrimoine lyonnais et la nature recomposée. Tout le kit du bien vivre s’y affiche: architecture contemporaine et historique, coursives et jardins, beaux appartements avec terrasse en attique. Un projet qui fédère de nombreux acteurs: l’Université Catholique de Lyon, le mouvement Habitat et Humanisme, la Pierre Angulaire/EHD, l’Opac du Rhône et le groupe immobilier Sofade/Ogic.
Le 25 juin après une ouverture par Alain Juppé, s’est déroulé une table ronde réunissant notamment des maires comme Benoist Apparu (Châlons-en-Champagne), François Pupponi (Sarcelles), qui ont débattu des objectifs d’une nouvelle gouvernance urbaine.
Puis la ministre du Logement, Sylvia Pinel, très attendue, a égrené les dernières mesures du gouvernement en faveur du logement. Pour tous, l’objectif est clair: simplifier les procédures pour aller vite, et renouveler la gouvernance pour réaliser des projets partagés en amont.