Les partisans du train à grande vitesse Lyon-Turin se sont déclarés confortés par le résultat des élections européennes en Italie, qui rend, selon eux, irréversible la réalisation de cette liaison ferroviaire sous les Alpes.
"Il était important de retrouver une dynamique", s'est félicité ce mardi 4 juin 2019 Jacques Gounon, président de La Transalpine, en marge de l'assemblée générale de cette association réunissant les défenseurs de cette infrastructure. Car la situation politique en Italie a un temps laissé craindre une paralysie du projet.
Dans le Piémont, la grande région industrielle du nord-ouest de l'Italie, les électeurs se sont prononcés aux élections européennes à 85% pour la Ligue et le Parti démocrate, qui soutiennent le projet, alors que le Mouvement 5 Etoiles, farouchement opposé à un projet qu'il considère être un gaspillage d'argent public, s'est effondré.
« Très belles opportunités »
"La situation politique en Italie après les élections européennes ne pourrait pas être plus favorable à la réalisation de l'ouvrage", a souligné le président du patronat du Piémont Fabio Ravanelli, ajoutant que les Européennes faisaient office de "référendum sur à ligne à grande vitesse".
En France, le vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Etienne Blanc a lui estimé que "cette nouvelle donne politique en Italie nous donne de très, très belles opportunités".
Vieux de plusieurs décennies, le projet de LGV Lyon-Turin vise à réduire les transports de marchandises en camion au profit du rail, et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à deux heures de Lyon.
28,5 km déjà forés
L'ouvrage contesté est constitué d'un tunnel "de base" de 57,5 kilomètres de long (d'un coût de 8,6 milliards d'euros) et de ses voies d'accès côté français (7,7 Mds €) et italien (1,7 Md €).
A ce jour, 28,5 kilomètres de tunnel ont déjà été forés, pour l'essentiel sous forme de "descenderies" qui permettent d'explorer la géologie du massif et serviront une fois l'ouvrage fini à la ventilation et à la sécurité. Le tunnel "de base", où circuleront les trains, a été percé sur 9 km.
L’UE financerait largement l’infrastructure
"Après 28 kilomètres - soit environ 18% du total - ça ne va plus être interrompu. Cela coûterait bien plus cher", a relevé Jacques Gounon, par ailleurs PDG de Getlink, l'exploitant du tunnel sous la Manche. "Nous sommes dans une période de redémarrage du projet", s'est-il félicité.
Présente à l'assemblée générale, la représentante de Bruxelles chargée du dossier Iveta Radicova a réitéré la disponibilité de l'Europe à cofinancer les accès au tunnel, comme elle le fait déjà pour l'ouvrage principal.
L'Union européenne pourrait assumer plus de 50% du coût de ces travaux, a assuré l'ancienne Première ministre slovaque.