« Les parkings sont des zones déjà artificialisées générant des îlots de chaleur importants et les ombrières peuvent résoudre ce problème », Clémence Bourcey (Solstyce)

Depuis quand est-ce que Solstyce est présent sur le marché des ombrières photovoltaïques pour les parkings ?

Historiquement, nous développions des ombrières de parking sur mesure. Des projets qui nécessitent l’intervention d’ingénieurs et de bureaux d’étude parce qu’ils portent des sujets d’intégration architecturale et des sujets techniques parfois complexes. En 2023, Solstyce a créé les Ombrières Start qui adressent le marché de l’ombrière photovoltaïque avec un produit standardisé et des process d’installation qui assurent un projet avec une gêne minimum pour les utilisateurs et une capacité de réactivité importante liée à la gestion sur stock des éléments constituant l’ombrière. Cette nouvelle entité est une réponse aux obligations nées de la loi Climat et résilience renforcées par l’article 40 de la loi d’accélération des énergies renouvelables (Aper).

Combien de personnes composent l’équipe de Start ?

Nous sommes une équipe de 35 personnes, responsables de projets, conducteurs de travaux et 8 experts pour le développement commercial et le déploiement de l’offre. Nous avons internalisé toute la chaîne de valeur : nous assurons la conception et des partenaires européens assurent l’approvisionnement pour les éléments de construction. L’objectif est d’ailleurs d’internaliser ce maillon de la chaîne pour faire baisser les délais d’approvisionnement. Quant aux panneaux, nous n’avons pas de parti pris sur leur provenance. Nos installations sont compatibles avec des panneaux asiatiques de bonne qualité et nous fournissons aussi des panneaux d’origine européenne.

L’article 40 de la loi Aper impose l’équipement de parkings extérieurs existants de plus de 1500 m². Combien d’ombrières est-ce que cela peut représenter et quelle est la puissance que l’on peut attendre ?

Nos ombrières ont une travée de 10 m soit 4 places ou 8 places en « peigne double ». En ce qui concerne la puissance installée (dans le contexte de la loi qui demande une couverture de 50% de la surface dont les voies de circulation on parle de parkings de plus de 60 places) on est entre 150 et 200 kWc.

Quelle prestation proposez-vous à un propriétaire de parking dans l’obligation de s’équiper ?

Là non plus nous n’avons pas de parti pris : nous pouvons accompagner le client dans l’élaboration de son projet et jusqu’à son installation complète. Ensuite il existe plusieurs schémas d’exploitation : l’autoconsommation (l’énergie produite par le site permet à l’exploitant de bénéficier d’une énergie décarbonée et produite localement, avec un « bouclier tarifaire » garanti pour 20 ans) ;  la revente d’énergie sur le réseau, qui permet de générer un revenu complémentaire au propriétaire ; et l’autoconsommation avec revente de surplus.

Nous proposons au client une analyse du coût relatif compte tenu de ses données de consommation et de ce qu’il souhaite faire et nous lui conseillons la solution optimale. Dans chaque cas, le temps de retour sur investissement est évalué entre 10 et 15 ans, en fonction des possibilités d’implantation des ombrières et de leur orientation.

Est-ce que l’entrée en vigueur de l’obligation a accéléré la demande ?

Des acteurs réagissent déjà oui : préparation des dossiers, mise au budget, réflexion autour des modes de financement et du mode de consommation de l’énergie produite. La publication du décret d’application, qui est attendue dans les semaines à venir, accélèrera cette demande.

Comment convaincre ceux qui sont réticents de franchir le pas ?

En insistant par exemple sur le rôle que peuvent avoir ces ombrières dans la réduction de l’impact carbone de l’entreprise. En effet, les parkings sont déjà des zones artificialisées, peu optimisées, générant des îlots de chaleur importants. Des ombrières peuvent résoudre ce problème. De plus, de simple espace de passage, le parking devient désormais un espace qui permet de créer de la valeur d’usage grâce au confort apporté aux utilisateurs (protection contre les intempéries, pluie, soleil). D’ailleurs beaucoup d’acteurs de la grande et moyenne surface qui se sont équipés d’ombrières remarquent une augmentation de la fréquentation par temps de pluie.

Enfin on peut expliquer à un acteur soumis au décret tertiaire (qui impose des objectifs très ambitieux de réduction des consommations d’énergie) tout l’intérêt de produire sa propre énergie et de réduire sa dépendance au réseau. C’est gagnant-gagnant.

Proposez-vous également des bornes de recharge pour véhicules électriques ?

Les Ombrières Start by Solstyce sont « IRVE Ready », prêtes à accueillir des bornes. Nous conseillons donc à nos clients d’anticiper les besoins futurs d’électrification des véhicules et de profiter des travaux de VRD engagés pour prévoir des fourreaux disponibles à destination des bornes de recharge.

Quels freins au développement des projets avez-vous identifiés ?

Il y a un vrai sujet de gestion de projet : il faut gérer la relation avec la mairie pour les autorisations, avec Enedis pour le raccordement, prendre l’avis d’un géomètre, de différents bureaux d’études. Solstyce peut prendre en charge le projet de A à Z ou à n’importe quelle étape.

L’article 40 doit permettre une simplification des démarches. Aujourd’hui un permis de construire est nécessaire mais demain une demande préalable pour des ombrières de moins d’1MWc suffira. Cela devrait faire baisser la durée de réalisation des projets qui peut aujourd’hui prendre jusqu’à 18 mois.

Comment comptez-vous faire face à la croissance attendue de la demande ?

Le déploiement et la croissance de notre Business Unit prévoit un plan de recrutement, permettant de soutenir la demande et accompagner les acteurs de la transition énergétique.

En parallèle, Solstyce propose un parcours de formation à l’ensemble de ses collaborateurs : la Solstyce Academy. Elle permet de partager les savoir-faire et de toujours progresser dans sa carrière. L’objectif est de la développer avec de nouvelles expertises.

Qui sont les acteurs présents sur le marché ?

Il y en a beaucoup et ils ne sont pas tous sur le même positionnement. Ainsi nous sommes en  concurrence avec des énergéticiens porteurs de projets mais qui sous-traiteront la réalisation, ou  des développeurs qui ne font que du tiers-investissement. Il y a des concurrents très régionaux (des charpentiers associés à un sous-traitant pour la partie électrique), d’autres nationaux. Pour notre part nous comptons 8 agences en France (Paris, Strasbourg, Grenoble, Avignon, Toulouse, Bordeaux, Rennes et un centre national de maintenance à Poitiers) qui maillent tout le territoire car il est important d’être au plus proche des projets.