Le Bureau de normalisation des techniques et équipements de la construction du bâtiment (BNTEC) a réuni son Conseil d’orientation le 4 décembre dernier. L’occasion de faire le point, comme chaque fin d’année, sur les travaux de normalisation en cours.
Rappelons que le BNTEC gère plus de 80 commissions de normalisation qui préparent et mettent au point les projets de normes françaises en vue de leur homologation et de leur publication par l’Afnor. Elles assurent également le suivi des travaux de normalisation dans les instances européennes (CEN) et internationales (ISO) où elles défendent les positions françaises.
En 2013, 51 normes en provenance du BNTEC ont été publiées (43 révisées et 8 nouvelles), contre 50 en 2012. 28 d’entre elles sont d’origine européenne ou internationale, et 23 issues de la filière française. La plupart des normes d’origine française publiées aujourd’hui sont des normes d’exécution des travaux de construction (21 sur 23), les DTU. Les normes de produits sont en effet désormais essentiellement européennes puisque tous travaux nationaux doivent être arrêtés dès qu’un sujet est inscrit au programme européen.
Le modèle des « Calepins de chantier »
Renforcer l’efficacité des normes techniques, notamment en simplifiant les NF DTU, est l’une des orientations proposées par le BNTEC pour la période 2014-2016. La tâche est loin d’être facile.
Créés en 1958 pour unifier les règles de mise en œuvre, « les DTU ont constitué un progrès indéniable mais hélas porteur de dérive, regrettait Rino Franceschina, ancien entrepreneur de carrelage et expert judiciaire, dans un article publié en juin 2008 dans la revue Batimétiers de la FFB. En effet, c'est en prétendant les fixer que l'on a fait sortir les règles de l'art de la flexibilité immuable où les compagnons les avaient maintenues secrètement durant des siècles. Pourquoi ? Parce qu'on a l'illusion de tout pouvoir régenter en éliminant la plus minime improvisation, source potentielle de malfaçon… Les DTU se sont complexifiés, multipliés, interconnectés et ils sont de plus en plus souvent modifiés. Ils sont devenus une affaire de spécialistes. Avouons-le, certains DTU sont maintenant incompréhensibles pour bien des artisans et entrepreneurs."
Ce constat sévère est partagé par nombre de professionnels de la construction quand ils font l’effort de consulter ces documents normatifs. Mais lorsqu’on leur demande comment simplifier les DTU, ils ne souhaitent en retirer aucune partie. Ce n’est pas sur le fond mais sur la forme que ces textes doivent être rendus plus lisibles. Tous saluent les « Calepins de chantier » publiés dans le cadre du « plan Europe » lancé en 2004 pour harmoniser nos règles de mise en œuvre avec les normes européennes de produits. Destinés aux personnels de chantiers, ces petits carnets résument les prescriptions des DTU sous forme de schémas. Des DTU plus illustrés : voilà ce qu’attendent les acteurs du bâtiment. Quant à la recherche des informations dans les documents, elle devrait être facilitée par l’utilisation des moyens de communication électroniques : tablettes et autres smartphones. Ces premières pistes, ainsi que toutes les propositions des professionnels, seront prises en compte par le BNTEC dans son entreprise de simplification des DTU.