La présidentielle fait émerger des idées (neuves) pour le logement

Les principaux candidats à l’élection présidentielle ont défilé - ou ont envoyé leur représentant - devant les professionnels réunis au Congrès de la Fnaim ce mardi 30 novembre à Paris pour présenter leurs principales mesures pour le logement.

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Dominique Estrosi Sassone, représentant de X Bertrand, au Congrès de la Fnaim ce mardi 30 novembre
Dominique Estrosi Sassone, représentant de Xavier Bertrand, au Congrès de la Fnaim ce mardi 30 novembre

Les candidats à l’élection présidentielle ou leur représentant venus présenter leurs idées au Congrès de la Fnaim ce mardi 30 novembre ont tous des idées différentes… mais ils s’accordent tous sur le bilan de la mandature actuelle. « On attend toujours le choc de l’offre », résume Geoffroy Didier, porte-parole de Valérie Pécresse (LR). « Le choc de l’offre n’a pas donné tous ses bénéfices », reconnait timidement Roland Lescure, venu représenter un mouvement sans candidat déclaré (Ensemble Citoyens !) sans proposer de réelles mesures, mais en s’attachant à défendre le bilan d’Emmanuel Macron.

Construire plus

Pour relancer la construction, « il faut mettre en place le statut du bailleur privé », lance Dominique Estrosi Sassone, représentante de Xavier Bertrand (LR). Ce statut permettrait aux particuliers d’amortir les loyers perçus chaque année. Voilà pour le logement libre. Pour le logement social, « il faut revenir sur la réduction de loyer de solidarité imposée aux bailleurs sociaux, qui a supprimé leurs capacités d’autofinancement », estime-t-elle.

Pour Geoffroy Didier, pas besoin de construire beaucoup plus de logements sociaux pour répondre à la demande des Français. « Le logement social est une chance dans la vie mais il ne doit pas devenir une rente à vie. Pour encourager la mutabilité dans le parc social, il faut mettre en place un bail sur six ans et vérifier plus souvent que ce n’est le cas aujourd’hui si le locataire répond toujours aux conditions de ressources ».

Certains représentants politiques souhaitent booster le logement neuf en augmentant le pouvoir d’achat des futurs acquéreurs.

« Cela passe par de l’innovation financière, en déployant des prêts immobiliers au-delà de 25 ans, propose Marine Le Pen (RN). Il faut également créer la portabilité des prêts immobiliers, qui permettrait de conserver son prêt en cours pour acquérir un autre bien ou de le transférer à l’acheteur de son logement. »

Geoffroy Didier propose de booster l’apport des acquéreurs en défiscalisant les donations allant jusqu’à 100 000€ tous les 6 ans, qu’ils proviennent d’un parent ou d’un grand parent (Marine Le Pen propose la même mesure, mais tous les 10 ans). L'exonération actuelle ne concerne que les parents et porte sur 15 ans.

Financer la rénovation

La loi Climat et Résilience interdit la mise en location des passoires énergétiques dès 2025 des logements étiquetés G, le couperet tombera en 2028 pour les « F » et en 2034 pour les logements étiquetés E. Les candidats à droite de l’échiquier politique (excepté Roland Lescure) ont jugé cet agenda trop serré. Pour Aurélien Taché, venu représenter Yannick Jadot, le calendrier n’est « en effet pas raisonnable… il faudrait être plus rapide. » Il propose de raccourcir le délai à 2030 pour les logements « E », « comme le propose la convention nationale pour le climat, rappelle-t-il. Nous mobiliserons 10 milliards d’euros pour y parvenir. »

Concernant les moyens financiers, Nathalie Appéré, qui a porté la parole d’Anne Hidalgo (PS),  propose de maintenir le délai de 2034 et annonce la mise en place d’une « Prime Climat à la Pierre » qui fonctionnera « sur une double mécanique, couplant subventions et avances remboursables afin de résoudre la problématique du reste à charge ».

Pour Arnaud Montebourg (La Remontada), il faudrait « libérer les certificats d’économie d’énergie, un système assez bureaucratique pour trouver les sources de financements nécessaires » et proposer des prêts plus longs que 25 ans car les travaux de rénovation énergétique « sont amortis sur 40 ans ». Geoffroy Didier estime qu’il faudrait fusionner le Livret A et le LDDS pour créer « un livret vert, afin de financer les projets bas carbone ».

Pour booster la rénovation dans les copropriétés, Nathalie Appéré propose d’étendre le système de l’office foncier solidaire à la rénovation énergétique. Rappelons que l’OFS permet de dissocier la propriété du foncier et du bâti pour réduire les prix de sortie des logements neufs. Autre mesure technique qui peut débloquer les projets : « il faut donner la possibilité aux bailleurs de donner congés à leur locataires en six mois, car certains travaux ne peuvent pas être réalisés s’ils sont occupés », lance Dominique Estrosi Sassone.

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