« Le secteur tient la route et traverse la crise au mieux », synthétise Catherine Muller, présidente de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) au vu du baromètre publié le 5 octobre. Le chiffre d’affaires a enregistré une progression d’1,5 % depuis 2012, pour atteindre 5,34 milliards d’euros. De même, les 28 600 entreprises recensées traduisent une légère progression, soit plus 200. A l’inverse, et pour la première fois depuis sa création en 2004, le baromètre enregistre plus de départs que d’embauches : le nombre d’actifs diminue d’1,5 % pour s’établir à 91 100.
Chute de l’apprentissage
Certes, la crise n’épargne pas le secteur. Depuis 2012, les marchés publics enregistrent une chute de près de 4 % de leur part relative, pour s’établir à 28,5 %. Cette contraction frappe surtout les plus grandes entreprises. Le chiffre le plus préoccupant concerne la chute du nombre d’apprentis, passé de 9400 en 2012 à 8050 en 2014 : un effet de l’allongement de la durée de préparation du bac pro à trois ans, selon Catherine Muller. Les deux derniers indicateurs trimestriels montrent un ralentissement de l’activité : - 2 % pour les trois premiers mois de cette année, - 3 % pour les trois suivants.
Dynamisme des investissements
Mais ces ombres ne suffisent pas à ternir un tableau globalement rassurant : « Les patrons ne sont pas pessimistes et comptent sur une reprise pour les troisième et quatrième trimestres », signale Catherine Muller. Le dynamisme de l’investissement traduit cet état d’esprit : 56 % des 1243 entreprises du panel analysé par l’Unep ont investi en 2014. Aux dernières nouvelles, les programmes d’investissements en cours concernent 33 % d’entre elles. Ils se répartissent dans la modernisation du matériel et l’amélioration des conditions de travail. « Les entreprises du paysage apparaissent comme un modèle dans l’application du Crédit d’impôt compétitivité emploi », commente Catherine Muller. Le baromètre laisse espérer une légère augmentation des effectifs de la profession dans les mois à venir.
Responsabilité sociétale
Le chapitre des ressources humaines complète l’image d’une profession qui progresse : 80 % des effectifs bénéficient de contrats à durée indéterminée. La proportion de titulaires d’un diplôme atteint 30 %, au lieu de 21 % en 2010. La durée moyenne des formations s’établit à 8,5 jours en 2014, au lieu de 4 en 2010. Ces chiffres contribuent à crédibiliser l’un des chevaux de bataille de l’Unep : la responsabilité sociétale et environnementale. L’organisation, qui a décidé d’ouvrir cette voie pour elle-même à travers une procédure de certification, parie sur un effet d’entraînement parmi ses adhérents.