« Les contraintes sanitaires [liées à l’épidémie de covid-19, NDLR] sont considérables : ce qui devait être un déconfinement transitoire se transforme en mesures durables. Nous devons rendre les bureaux attractifs pour que les salariés puissent y revenir. Beaucoup reviennent parce que le lien social leur manque, mais clairement, nous faisons face à des enjeux d’attractivité ».
Jacques Perpère, secrétaire général de l’Association des directeurs immobiliers, également à la tête de l’immobilier d’Airbus, dresse les problématiques des entreprises en matière de patrimoine, ce mercredi 14 octobre, dans le cadre d’une visioconférence organisée par le cabinet d’avocats LPA-CGR.
Fin des gadgets
Revenir au bureau, mais pour quoi faire ? Selon un sondage publié ce mercredi 14 octobre, près de neuf salariés sur dix veulent continuer à travailler à domicile une fois que les restrictions liées à la pandémie de coronavirus auront été assouplies. « Pour se recharger de l’identité et de la culture de l’entreprise », répond le directeur immobilier. Cela nécessite des espaces de travail « différenciant ».
En plus d’essayer de maintenir la culture d’entreprise, les décideurs sont également préoccupés par le fait « d’assurer la sécurité sanitaire et d’être doté d’une technologie permettant d’assurer les visioconférences et le télétravail », fait savoir Boris Cappelle, directeur général adjoint de Savills.
La technologie a été très développée dans les immeubles de bureaux, allant jusqu’à pouvoir mesurer en temps réel le taux d’occupation des postes de travail. Mais au final, « ce qui est important, c’est la connectivité de l’immeuble, pas tant le nombre de capteurs installés », rappelle Jacques Perpère.
Baisse de 10% des espaces occupés
« Attention à ne pas mettre toute les évolutions sur le dos du Covid, prévient Jacques Perpère. La crise a accéléré des évolutions émergentes. » Le télétravail, qui devrait se développer sur une moyenne de 2 jours par semaine selon le directeur immobilier, incite à revoir les aménagements intérieurs. « Nous sommes obligés de passer par le flex office, avec une moyenne de 8 postes de travail pour 10 salariés », évalue le secrétaire général de l’ADI.
En parallèle, les directeurs immobiliers planchent actuellement sur « l'examen de l’empreinte immobilière des entreprises, poursuit Jacques Perère. Nous devons faire des économies pour préserver l’avenir, intégrer le facteur télétravail et faire face à la réduction considérable d’effectifs, internes et en sous-traitance. »
Selon le secrétaire général de l’ADI, les directeurs immobiliers devraient arbitrer en moyenne, 10% des espaces occupés. « Ce phénomène se consolide, prévient-il. Et même si nous n’avons pas beaucoup de données, les prochaines échéances locatives seront très discutées. »