Les copros voient plus haut

Foncier aérien -

 

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Up Factor mesure les possibilités de surélévation à grande échelle : quand la hauteur du bâtiment est inférieure au gabarit autorisé par le PLU, un potentiel est identifié (volume représenté en vert).

Réduire l'étalement tout en créant de nouveaux mètres carrés. Sur le papier, la surélévation a tout bon. Reste à mener à bien les projets. Après dix-huit années passées à exercer la profession d'architecte dans une agence qu'il dirige toujours, Didier Mignery fait un constat : « L'opportunité que représente le foncier aérien, construire sur le bâti déjà existant, n'est pas assez exploitée. » Aux grands maux les grands remèdes : en 2017, l'architecte crée Up Factor, une start-up dont le cœur de métier n'est autre que la surélévation. La société sonde les villes françaises où les logements s'échangent à plus de 5 000 €/m² pour rechercher des bâtiments éligibles. Grâce à un logiciel, Up Factor Géoservices, la jeune pousse parvient à reconstituer en 3D la morphologie des immeubles existants.

L'algorithme croise l'adresse d'un bâtiment avec les règles d'urbanisme en vigueur et génère en deux heures une première ébauche de projet. Cette fonctionnalité s'adresse particulièrement aux bailleurs sociaux et aux foncières immobilières qui cherchent à identifier les possibilités de construction dans les villes denses.

Scanner l'ensemble d'un patrimoine en portefeuille. En plus d'avoir développé son algorithme, la start-up accompagne également les copropriétaires pour les inciter à sauter le pas et les aider à monter leur projet. « Nous travaillons pour eux en tant qu'assistant à maîtrise d'ouvrage », résume Didier Mignery. Par la suite, la copropriété transfère le droit à bâtir à un promoteur, qui devient alors maître d'ouvrage des travaux. Suite au plan de relance gouvernemental qui consacre 6,7 Mds € à la rénovation énergétique globale, l'entreprise veut surfer sur la tendance pour continuer à se développer.

Pour y parvenir, elle a noué des partenariats avec « les plus importants gestionnaires de copropriétés », précise Didier Mignery. Le but : scanner l'ensemble du patrimoine en portefeuille et proposer aux copropriétaires des opérations de surélévation qui permettent de financer en partie la rénovation globale des immeubles.

La rémunération de la start-up dépend entièrement de la réussite de l'opération, puisqu'elle s'établit sous la forme d'un pourcentage sur le prix de vente des logements, d'environ 5 %, payé par le promoteur. A ce jour, une centaine de projets ont été traités, et 25 sont actuellement en cours.

Après trois années d'existence, la jeune pousse, qui a eu cette année « un développement incroyable malgré la situation sanitaire », se réjouit son dirigeant, envisage de signer 12 nouveaux contrats en 2021.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires