Comment s'est comporté le marché de l'immobilier de bureaux en 2001 à Strasbourg ?
YVES NOBLET : Avec 68 000 m2, les transactions ont atteint un record historique. Certes, il faut nuancer, en rappelant que deux opérations exceptionnelles ont généré, à elles seules, 20 000 m2 : il s'agit de l'unité monétique de la Société générale à Schiltigheim et du call center de Bouygues Télécom à Illkirch-Graffensta- den. Avec une valeur locative moyenne de 145 euros par mètre carré et par an, Strasbourg arrive dans le peloton de tête des villes de province, derrière Lyon, mais au même niveau qu'Aix-Marseille et Lille.
La rareté foncière et la qualité des prestations dans les bureaux neufs expliquent ce phénomène.
Constatez-vous également un effet du rôle européen joué par Strasbourg ?
La présence des institutions européennes ne suscite pas d'impact fort sur le marché. Elle génère néanmoins une excellente image auprès des investisseurs nationaux et internationaux, souvent surpris par la petite taille de l'agglomération et par le manque d'offre immobilière.
L'arrivée du TGV en 2006 va-t-elle provoquer une évolution de ce marché ?
En mettant les centres-villes de Paris et Strasbourg à deux heures vingt l'un de l'autre au lieu de trois à quatre heures actuellement, le TGV va provoquer un bouleversement qui déclenchera une restructuration de l'hypercentre. Dans le quartier de la gare, le projet d'hôtel de luxe et l'ensemble de 4 500 m2 de bureaux projeté par le groupe George V en témoignent. La concomitance entre le TGV et l'aménagement de la ZAC Etoile contribuera également à ramener les bureaux vers le centre. Dès 2004, les 10 000 m2 prévus par Bouygues Immobilier à La Meinau amorceront ce rééquilibrage.
