Sur ces deux marchés qui concentrent l’essentiel de l’immobilier tertiaire alsacien, le niveau des transactions est resté en phase avec les performances récentes. Il s’est situé à 69 773 m2 à Strasbourg selon le calcul du cabinet BNP Paribas Real Estate, soit 1 500 m2 de plus que la moyenne des cinq dernières années. Le chiffre place l’agglomération alsacienne au 10e rang dans les régions.
Son confrère CBRE Rive Gauche a mesuré cette demande placée de 2018 à un peu moins de 72 000 m2, à comparer à 63 700 m2 de moyenne décennale. Lui aussi en légère progression à un peu plus de 200, le nombre de transactions confirme la caractéristique d’un marché de petites surfaces : 86 % de transactions ont été inférieures à 500 m2, aboutissant à une moyenne de 338 m2, selon BNP Paribas Real Estate.
« D’année en année toutefois, le rythme se maintient d’une dizaine de transactions de plus de 1 000 m2 unitaires (13 l’an dernier), ce qui est un signal positif pour notre marché », ajoute Olivier Braun, directeur de CBRE Rive Gauche.
40 000 m2 à venir à Strasbourg
Deux secteurs ont concentré près de la moitié des surfaces placées : l’Espace européen de l’entreprise à Schiltigheim en périphérie nord (25 %) et le centre-ville (environ 20 %).
Un mètre sur trois a été pris dans les bureaux neufs. La proportion peut paraître faible, mais elle est presque remarquable eu égard à la rareté du neuf. « La consommation de ce qui est disponible est quasi immédiate », confirme Florian Munch, directeur adjoint Est de BNP Paribas Real Estate. Conséquence : l’offre disponible continue de plonger.
A fin 2018, elle se limitait à 13 000 m2 contre 102 000 m2 de seconde main, plus ou moins adaptée aux besoins. « Sa part est inférieure à 15 % pour la cinquième année consécutive », s’inquiète Olivier Braun. Mais les deux cabinets commercialisateurs trouvent motif dans le recensement des nouveaux programmes annoncés : ils représentent quelque 40 000 m2 à livrer dans les 24 mois. « Ils vont contribuer à résorber le déficit, illustrent l’intérêt des opérateurs pour Strasbourg et vont rééquilibrer l’offre vers le centre-ville », estime Florian Munch chez BNP Paribas Real Estate.

« Frustration » à Mulhouse
A Mulhouse, le marché se maintient bien, à un niveau certes plus modeste : 19 970 m2 de transactions en 2018, selon Immobilier Desaulles. « Cela confirme l’installation durable autour du seuil de 20 000 m2 mais le résultat est un peu frustrant, en l’absence de transaction significative, une seule ayant dépassé 1 000 m2 », commente Alexandre Bucher, directeur bureaux de ce cabinet membre du réseau CBRE.
Plus encore qu’à Strasbourg, l’offre neuve est rare : elle ne représente que 3 % du stock disponible de 25 000 m2. Mais la donne va s’inverser, grâce à la livraison prévue de quatre projets de 2 600 à 5 000 m2 unitaires entre cette année et le début de 2020.