Usine textile, de ressorts, de canettes, entrepôts… Le point commun de tous ces bâtiments est d'abriter aujourd'hui des serveurs d'OVHcloud. Le leader européen de l'hébergement de données dans le « nuage », dont le siège est à Roubaix (Nord), a fait de la réutilisation de bâtiments industriels inoccupés sa marque de fabrique. Ce recyclage est notamment rendu possible grâce à une technologie de refroidissement à l'eau de ses serveurs, ce qui permet à l'entreprise, à la différence de ses concurrents, de ne pas avoir besoin de recourir à de la climatisation pour maintenir au frais ses data centers.
La réutilisation de ce patrimoine, abondant dans la région, semble faire ses preuves. Le siège de l'entreprise est lui-même en grande partie construit sur le site d'une ancienne usine de produits chimiques. Autour, presque 15 000m2 de bâtiments inutilisés sont déjà transformés en data centers high-tech, capables d'accueillir bientôt 400 000serveurs.
« Pas besoin de salle blanche ». Afin d'être toujours prêt à accueillir de nouveaux serveurs à Roubaix, OVHcloud est en cours de travaux pour aménager un ancien entrepôt en un data center dernier cri. « Nous travaillons avec des entreprises locales. La rénovation est assez simple, car nous n'avons pas besoin de créer de salle blanche », note François Stérin, directeur industriel de l'entreprise.
Pour fabriquer ses serveurs à la demande et à proximité, l'hébergeur, qui emploie 2 200 salariés dans le monde et 800 à Roubaix, a aussi opté pour le recyclage. Cette fois, il a jeté son dévolu sur une ancienne usine de couches-culottes située à Croix, à quelques kilomètres du siège. Les 15 000 m2 de l'usine servent désormais à fabriquer environ 100 000 serveurs par an, livrables en deux semaines à Roubaix ou à Gravelines (Nord).
Sur ce dernier site, situé juste à côté de la centrale nucléaire, OVHcloud a transformé 15 000 m2 d'une usine produisant des canettes pour installer ses serveurs. Et l'entreprise applique aussi cette recette au Canada, où ses 15 000 m2 de data centers sont implantés sur l'ancienne aluminerie de l'industriel Rio Tinto Alcan. A qui le tour ?
