Les bassins industriels de Dunkerque et Fos-sur-mer vont recevoir des aides pour réduire leurs émissions de CO2

L'Etat devrait aider ces deux zones, les plus émettrices de gaz à effet de serre en France à hauteur de 17 M€.

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ArcelorMittal à Dunkerque

Les bassins industriels de Dunkerque et Fos-sur-Mer, les deux zones les plus émettrices de gaz à effet de serre en France, seront aidés par l'Etat pour engager la réduction de leurs émissions, à hauteur de 17 millions d'euros, a indiqué lundi 16 janvier le ministre de l'Industrie.

Roland Lescure a fait part de ce soutien, annoncé dans la matinée par son entourage, à sa sortie du site du sidérurgiste ArcelorMittal à Dunkerque, où il était venu rappeler le soutien de l'Etat au plan de décarbonation de l'entreprise, déjà annoncé et en attente d'un feu vert de Bruxelles.

Le bassin industrialo-portuaire de Dunkerque, qui représente à lui seul 21% des émissions industrielles de CO2, est ainsi appelé à devenir la première "zone industrielle bas carbone" (ZIBAC) de France, avec l'octroi d'aides de 13,6 millions d'euros.

"Avec la contribution des acteurs locaux, on peut arriver à doubler cela", l'enjeu étant d'organiser "l'ensemble de l'écosystème" pour soutenir la décarbonation via des études d'ingénierie et de faisabilité de décarbonation de la zone, a ajouté le ministre. "Il faut une ligne à haute-tension, construire des infrastructures" notamment "pour évacuer le CO2 capturé", a-t-il cité.

M. Lescure devait ensuite se rendre dans le Pas-de-Calais à Rety sur le site de Chaux et Dolomies (groupe Lhoist), leader français de la chaux, engagé également dans une démarche de décarbonation.

Le projet est complexe: il s'agit de trouver des procédés de fabrication différents, qui n'émettent pas de CO2, pour des activités comme la sidérurgie ou la fabrication de ciment ou de chaux, notamment en remplaçant les énergies fossiles par des procédés utilisant de l'hydrogène décarboné.

Mais aussi de capturer le CO2 émis par les activités industrielles pour le séquestrer dans le sous-sol ou le transformer. Enfin, il peut aussi s'agir de mise en place de réseaux de chaleur récupérée autour d'activités nécessitant des fours et une très haute intensité énergétique.

Mutualisation

Comme les investissements à prévoir sont très lourds, ils seront mutualisés pour que fabricants d'engrais, de chaux, de ciment ou autres activités émettrices puissent verdir ou décarboner leurs procédés.

Le bassin de Dunkerque emploie 17000 personnes. Le projet appelé DKarbonation regroupe 30 partenaires publics et privés, portés par un collectif baptisé Euranergie. Le projet de Fos-sur-mer, près de Marseille, s'appelle Syrius.

M. Lescure s'est par ailleurs engagé à oeuvrer pour que "Bruxelles accélère un peu la cadence" pour donner le feu vert européen aux aides d'Etat au projet de décarbonation lancé par ArcelorMittal.

"La grande phase de décarbonation" est attendue pour fin 2026, dans le cadre d'une "feuille de route de 1,7 milliard d'euros", a pour sa part rappelé le directeur général d'ArcelorMittal France, Matthieu Jehl.

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