Les architectes en colère contre la réforme des modes de passation des marchés publics qui risque de les assujettir aux majors du BTP, multiplient les actions -manifestations, grèves- depuis plus d'une semaine, à Paris et en province.
"Vendredi, une action choc est à prévoir à 14h00 place de l'Etoile", annonce un communiqué de presse diffusé jeudi par l'Ecole d'architecture de Paris-Belleville, en grève depuis une semaine, avec Paris-La Villette et l'école de Strasbourg.
Mercredi dernier un groupe d'étudiants en architecture s'étaient déjà étendus sur le pavé de la Piazza Beaubourg, devant le Centre Pompidou, de façon à former les lettres "SOS ARCHITECTURE" et jeudi matin, d'autres étudiants "en deuil", vêtus de noir, portant sur eux la mention "architecture en danger" formaient une haie d'honneur sur le passage des directeurs d'école d'architecture reçus au ministère de la Culture.
C'est contre le développement des procédures de "conception-réalisation" que s'insurge tout particulièrement la filière professionnelle (maîtres d'oeuvre, architectes, urbanistes, ingénieurs, sociétés d'ingénierie, géomètres). "En dérogeant par voie d'ordonnance aux règles de la construction de bâtiments et d'équipements publics, le gouvernement va créer une mission globale de conception, réalisation, exploitation et éventuellement financement pour la construction d'ouvrages publics, qui ne sera accessible qu'aux grands groupes du BTP", selon l'Ordre des architectes.
Dans un communiqué, cette instance qui regroupe 27.000 architectes, a estimé qu'il s'agissait là d'"une façon de réduire a minima la fonction de l'architecte pour la réalisation des prisons, hôpitaux, écoles, lycées..."