Une révolution comparable à celles de la téléphonie mobile et de la photographie numérique est en train de se produire dans l’éclairage. Un phénomène tout aussi foudroyant, car né également de la R & D électronique : la LED (diode électroluminescente) et sa cousine l’OLED (pour LED organique, lire page 36), qui devrait bientôt « ringardiser » les tubes fluorescents dans le tertiaire. « Alors que les LED représentaient à peine 5 % en valeur des ventes de notre secteur éclairage il y a un an, elles pèsent près de 18 % actuellement. Jamais nous n’aurions pensé que cela irait aussi vite ! » s’exclame Franck Guyomard, directeur relations fournisseurs de Rexel. Même son de cloche chez le fabricant de lampes Lucibel : « Il est clair aujourd’hui que les fluocompactes n’étaient qu’un produit de transition après l’incandescence. Désormais, nous sommes 100 % LED avec la volonté de proposer une offre de qualité à un prix attractif grâce à l’assemblage en Chine », témoigne Jean-Laurent Houot, directeur de l’innovation. Avec des surcoûts de 200 % à 300 % en moyenne par rapport à la fluorescence, à puissance et luminosité égales, c’est au niveau du coût, en effet, que le bât blesse. « Si l’on raisonne en global, les frais d’exploitation dépassent en général l’investissement initial. A cet égard, les LED ont l’avantage de fonctionner très longtemps - 50 000 h environ - avec un minimum de maintenance », plaide Henri Coulloumme-Labarthe, fondateur du bureau d’études Opus Light. « Aujourd’hui, les clients ne parlent plus seulement de fonctionnalité mais d’efficacité énergétique et de retour sur investissement, ce qui renforce l’attrait des LED », ajoute Franck Guyomard.
Une lumière de grande qualité
Ces atouts ne sont pas les seuls dont peuvent se prévaloir les diodes. Critiquées au départ, la qualité de la lumière - à travers l’indice de rendu de couleur (IRC) - et la palette de teintes disponibles ont fait d’énormes progrès en deux ans, au point de séduire les utilisateurs les plus difficiles. « Les LED ont des possibilités fantastiques et n’ont plus rien à envier à l’incandescence », juge Jacques Behar, P-DG de Firalux, équipementier du palace parisien Shangri-La, entre autres. « Dans le cas d’Hermès, ce sont la limitation de la chaleur et l’absence de rayonnement UV - chaleur et rayonnement UV sont néfastes pour les cuirs - qui ont incité plusieurs boutiques à franchir le pas », indique Daniel Le Pan, directeur technique de l’agence d’architecture RDAI. Sans parler de l’instantanéité de l’allumage, de la compatibilité avec les gradateurs de puissance ou encore de l’endurance aux cycles marche-arrêt, traditionnels points faibles de la fluorescence. Et si cette dernière semble proche de ses limites techniques, ce n’est pas le cas des LED. « Le rendement des produits commerciaux culmine actuellement à 130 lumens/watt, mais on sera à 200 lumens/watt dans six ou sept ans et on atteindra un jour les 250 lumens/watt », pronostique Philippe Perrin, directeur de l’Institut de formation en éclairage professionnel (Ifep). D’ici là, il restera à progresser sur le recyclage des composants et la certification qualité…







