"Il n’y avait rien il y a un an et demi et aujourd’hui, le train "solutions amiante" est parti et il n'y a pas de raison qu'il s'arrête !". A la sortie de sa journée de rencontres organisée à la Maison de la Chimie à Paris, le président du Plan Recherche et Développement Amiante, Alain Maugard, n'a pas caché sa satisfaction. "On est sur un bilan de réussite objectif. Le Plan se termine au mois de juillet. Et il laissera des traces : une commission d'évaluation, la CEVALIA (commission d’évaluation des innovations techniques dans le domaine de la détection et du traitement de l’amiante dans le bâtiment), mais aussi 26 projets de R&D, et un premier recueil de règles de l'art. Je rends un hommage à la grande implication de tous les acteurs, administration incluse, qui ont travaillé main dans la main à cette réussite."
Un PRDA "Junior"
"La grande nouveauté, c'estle lancement du PRDA junior, un appel à manifestations d’intérêt à destination des écoles d’ingénieur et des universités afin de revitaliser la R&D amiante et de sensibiliser les générations futures", poursuit Alain Maugard. "L’idée c’est d’intéresser les écoles d’ingénieur et les universités à investir sur la question de l’amiante. On leur a écrit : "voici nos champs d’action, avez-vous des idées de recherche ?" Certains nous ont répondu en disant : "voilà ce qui nous intéresse". Nous les avons donc réunis pour leur expliquer où on en était. Ils ont pu échanger avec des maîtres d’ouvrage, des entreprises, des ingénieristes sur leur besoins. Surtout, ils ont pu prendre conscience de l'avancement de la R&D avec la présentation des 26 projets déjà sélectionnés par le PRDA et le CSTB qui portent sur le repérage de l'amiante, la mesure de l'amiante dans l'air, le travail en sécurité (sous-section III et IV) ou encore le transport et l'élimination des déchets".
"Cette mise en relation a eu deux effets. Premièrement, les jeunes des écoles sont ressortis persuadés qu’il faut investir aujourd'hui dans la R&D sur l’amiante. Et ce d'autant plus qu'il est apparu que la question de l’amiante est en réalité précurseur d’autres questions de santé dans le bâtiment, notamment autour de la qualité de l'air, qui peuvent impacter les travailleurs du BTP et les occupants d'un bâtiment. L’amiante c’est en quelque sorte la phase 1, la plus criante.
Deuxièmement, ils ont réalisé que la robotisation, qui permet par exemple de tenir l'ouvrier à distance du lieu où il y a des fibres d'amiantes, peut servir à nombre de métiers du bâtiment. Soyons clairs, mieux vaut qu’un automate prenne des risques plutôt qu'un ouvrier. On est en train de vivre les débuts de la mécanisation des chantiers et l'apparition de l'intelligence artificielle, qui fait qu'un robot devient « apprenant » et va agir par imitation du geste de l’homme, arrive. Ils ont donc réallisé que se concentrer sur le sujet de l’amiante étaient plus porteur que ce qu’ils pouvaient penser."
Prochaine étape pour le PRDA, la publication des premières "règles de l’art". "Les contrats sont en cours et financés. Sur un premier jet d’une trentaine de gestes très simples. Une quinzaine d’autres vont arriver ensuite", annonce Alain Maugard.
Qui conclut : "Une dernière chose est apparue, que noius n'avions pas anticipé : il y a eu un dialogue approfondi entre les 26 équipes de R&D qui étaient là. Le décloisonnement qu’il y a eu a été très intéressant. On a créé une véritable communauté de recherche amiante."