Le tiers-financement nourrit les espoirs d’Idex

Veillée d’armes chez Idex : dans l’espoir de textes d’applications qui faciliteraient le recours à la loi sur le tiers-financement pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, le groupe de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) se positionne auprès des collectivités et de leurs assistances à maîtrise d’ouvrage.

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université de Bordeaux
Le bâtiment d'accueil de l'université de Bordeaux Montaigne, exploité par Idex

Idex se prépare à prendre sa part dans les marchés ouverts par la loi sur le tiers-financement, approuvée définitivement et à l’unanimité des suffrages exprimées, le 22 mars à l’Assemblée nationale.

Habitué aux marchés globaux de  performance, le spécialiste français des énergies locales décarbonées voit dans ce texte l’occasion d’approfondir un savoir-faire dont profitent déjà les collectivités qui lui ont confié l’exploitation de 4000 bâtiments publics.

Franchir le mur d’investissements

Adossée depuis 2018 au fonds Antin Infrastructure Partners, "Idex dispose des ressources financières nécessaires à l’exécution des nouveaux contrats imaginés par le législateur", affirme Nicolas Daniel, directeur de la stratégie et du marketing de l’Entreprise de taille intermédiaire (ETI) forte de 2 Mds€ de chiffre d’affaires et 5500 salariés.

Depuis le départ de la famille Planchot, fondatrice du groupe de Boulogne-Billancout (Hauts-de-Seine), les cessions à trois fonds successifs n’ont pas impacté l’exécution des contrats de longue durée, inclus dans les transactions.

Evalués par le ministère de la Transition écologique dans une fourchette comprise entre 400 et 500 Mds€ pour 400 millions de m2 dont 300 millions pour les collectivités, les investissements nécessités par la rénovation thermique des bâtiments publics fondent l’argumentation des promoteurs du tiers-investissement. Ce dispositif permettrait de franchir l’obstacle tout en contrôlant l’endettement des collectivités.

Groupements entre énergie et enveloppe

Selon l’énergéticien, la nouvelle loi libère ces dernières du principal écueil généré par les partenariats public-privé : la perte de contrôle par l’acheteur public, quand les aléas des chantiers déclenchent des négociations d’avenants qui provoquent l’explosion de la facture finale. « En préservant les prérogatives de la maîtrise d’ouvrage dans le camp du client, la loi répond à ce problème », estime Nicolas Daniel.

Rompu aux calculs qui traduisent ses interventions en économies d’énergie, Idex voit dans le tiers-financement une opportunité majeure pour valoriser cette compétence. En complément de ses prestations de conception, construction et exploitation de systèmes énergétiques décarbonés, l’ETI prévoit de mobiliser des entreprises du bâtiment dans le cadre de groupements, lorsque les contrats exigeront des interventions sur l’enveloppe des ouvrages. Les écoles, collèges, lycées et hôpitaux constituent ses cibles privilégiées.

L’obstacle des études comparatives

Idex identifie les bureaux d’étude et assistants à maître d’ouvrage comme la clé d’entrée vers le tiers-investissement, au terme des prestations d’ingénierie que leur confient les collectivités. Encore faudra-t-il passer l’obstacle des études comparatives exigées par la loi, qui ouvre une période expérimentale de cinq ans pour tester le dispositif.

L’énergéticien ne méconnaît pas les appréhensions suscitées par l’obligation de prouver les avantages comparatifs du tiers-investissement. « Au sein de notre syndicat, la Fedene (NDLR; fédération des services Energie Environnement), nous espérons influer sur la rédaction des textes d’application pour permettre aux petites collectivités de bénéficier du dispositif, comme l’ont souhaité les parlementaires », confie Nicolas Daniel.

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