La canicule perturbe le ripage d'un tablier

A Montsoult, dans le Val-d'Oise, un pont-rail a été placé au-dessus du futur prolongement de l'autoroute A16. Malgré une panne et un coup de chaud pour les équipes, le calendrier des travaux a été respecté.  

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Monsoult ripage
Le tablier de 900 t est soutenu par cinq remorques autopropulsées, qui ont permis de déplacer la pièce sur près de 30 mètres.

« Trois épisodes neigeux cet hiver, et aujourd’hui des fortes chaleurs sur le chantier. Nous ne sommes pas prêts d’oublier le microclimat de Montsoult !». En cette matinée du 27 juillet, alors que l’Hexagone fait face à des températures caniculaires, Karim Rahbani, directeur délégué chez Chantiers Modernes Construction, filiale de Vinci Construction, achève son discours d’accueil devant le parterre de journalistes et d’élus présents pour l’occasion.

Opération « coup-de-poing »

Son entreprise, mandataire du chantier, assure le ripage du pont-rail de Montsoult, qui passera au-dessus de l’autoroute A16. C’est sur cet ouvrage de près de 90 m de long et de 6 m de large que va passer la voie ferrée du Transilien H. L’opération de la matinée consiste à transporter l’élément le plus imposant de l’ouvrage, à savoir le tablier de 88 m de long et 5,5 m de large et d’un poids de presque 900 t, sur une distance d’environ 30 m, pour l’acheminer vers son emplacement définitif. L’opération « coup-de-poing » doit se dérouler sur deux jours. Une fois l’ouvrage ripé, les équipements ferroviaires (voies, caténaires, etc.) seront posés et l’exploitation commerciale de la ligne doit de nouveau assurée à partir du 13 août.

Pour piloter le déplacement de cette pièce imposante, des remorques autopropulsées ont été affrétées. « Le pont étant en biais par rapport au tracé de l’autoroute, il a fallu le faire plus long que s’il avait traversé perpendiculairement l’A16. Nous avons donc recours à cinq remorques autopropulsées pour le déplacer, contre deux ou trois habituellement. Pour nous assurer que le tablier reste sur le même plan tout au long de l’opération, nous allons faire des vérifications au bout d’un mètre, puis deux, puis tous les cinq mètres », précise Karim Rahbani.

Cependant, l’opération ne va pas se dérouler comme prévu. Au moment de faire la démonstration, et vraisemblablement à cause des fortes chaleurs, un de ces engins refuse de démarrer alors que des tests avaient été réalisés la veille et le matin même. Tous avaient alors fonctionné. Mais le jour J, les opérateurs ne parviennent pas à démarrer la machine.

Pas d’impact sur le calendrier

L’opération a donc dû être reportée de quelques heures. Le lendemain, après dépannage par la société en charge de sa maintenance, le ripage du tablier s’est déroulé sans obstacle. Le soir du dimanche 29 juillet, l’opération était terminée. Cette panne n’a finalement pas eu d’incidence sur le calendrier du projet. L’entreprise avait pris de l’avance au cours du ripage des six autres éléments de l’ouvrage (quatre piles de 115 tonnes et deux culées de 185 t et 250 t), qui s’était achevé quelques jours auparavant.

« Les ripages peuvent aller très vite quand tout se passe bien, seulement parfois il y a des aléas de chantier. Nous avions prévu deux jours sur notre calendrier pour cette opération, et nous avons eu raison. Cela démontre que même lors d’opération « coups-de-poing » de cette envergure, il faut prévoir de la marge », commente Aurore Lejeune, directrice des opérations de la ligne H à la SNCF, maître d’ouvrage de l’opération. Le tablier placé solidement sur ses quatre piles et ses deux culées, les travaux d’équipement de la voie devraient débuter. Les travaux de finition devraient quant à eux s’achever après la reprise du trafic ferroviaire, le 13 août.

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