La gouvernance du groupe BTP Consultants a été entièrement revue en mars 2021 et deux actionnaires sont entrés au capital, Apax Partners et BPI France. Quel bilan dressez-vous de ces six premiers mois ?
Nous nous inscrivons pleinement dans la lignée des objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de notre Cap 2025. Côté chiffre d’affaires, l’ambition est de passer de 60 à 100 millions d’euros d’ici trois ans et nous prévoyons une augmentation de 20 % en 2021 par rapport à 2020. Cette année si particulière nous sommes restés stables avec un CA de 60 millions d’euros. Notre résultat pour 2021 sera également meilleur et je table sur un bénéfice net supérieur de 50 % entre 2021 et 2020.
Par ailleurs, les collaborateurs sont toujours très satisfaits de travailler pour nous, , avec 97% d’entre eux qui se disent fiers d’évoluer au sein de BTP Consultants. De même, la satisfaction de nos clients ne cesse de progresser avec un Net Promoter Score (NPS) de 75.
Dans ce climat particulier où la pandémie de Covid-19 est encore présente, notre groupe se porte bien. Même si l’instruction des permis de construire est devenue plus complexe, nous misons sur davantage de conseil et d’accompagnement de nos clients pour les aider.
La croissance externe fait aussi partie des moyens pour atteindre les objectifs ?
Tout à fait, cela fait partie de la feuille de route et a déjà débuté puisque nous venons de signer le rachat de la société Envi’Energie Conseils, un bureau d’étude spécialisé en énergie et en développement durable. Il s’agit d’une nouvelle activité pour le groupe, puisque cette jeune entreprise va nous permettre d’ajouter un nouveau métier à nos compétences avec l’assistance à maîtrise d’ouvrage en exploitation-maintenance. Nous serons ainsi présents sur tout le cycle de vie d’un bâtiment.
Au cours des cinq prochaines années, cela va se traduire par la proposition de nouvelles offres en matière de certificats d’économies d’énergie, de contrats de performance énergétique ou d’AMO en stratégie immobilière. Il s’agit également de renforcer notre expertise technique en matière de chauffage, ventilation, climatisation et gestion technique des bâtiments. Les dix collaborateurs vont rejoindre les équipes de Citae courant octobre.
Côté croissance organique, comment évolue le groupe ?
Nous avons lancé une nouvelle activité avec la création de BTP Diagnostics. Il s’agit d’une nouvelle filiale spécialisée dans l’amiante, le plomb, et le nouveau diagnostic « Produits, équipements, matériaux et déchets » (PEMD) qui remplace celui sur la gestion des déchets issus de la démolition.
De même, nous avons ouvert plusieurs agences en France : à Lille, Lyon, Rennes et Nantes depuis le début de l’année 2021. Là aussi, cela fait partie de notre feuille de route.
Parmi les nouvelles activités du contrôleur technique, vous regardez de très près tout ce qui a trait à la construction hors-site. Comment envisagez-vous cette tendance ?
Le développement et l’essor du hors-site fait réfléchir sur le métier de contrôleur technique. Il ne s’agit plus seulement de contrôler une opération, mais aussi de se rendre dans une usine pour réaliser ce qui devient un contrôle qualité par échantillonnage. Une fois qu’un concept précis de modules ou de trames a été défini, beaucoup de paramètres sont figés. Or, il est impératif que ce concept soit très bien pensé car il va ensuite être dupliqué sur différents projets.
Dans ce contexte, nous nous adaptons et nous proposons des analyses de risques qui nécessitent à la fois des compétences et de l’expertise, mais aussi du recul et une grande capacité à se projeter. Nos équipes comptent d’ailleurs un directeur technique dédié à la construction hors-site.
De même, le réemploi évolue rapidement en ce moment. Comment abordez-vous ce sujet ?
Je constate que ce qui était encore considéré comme un domaine exploratoire il y a six mois est devenu stratégique aujourd’hui. Le principal frein au réemploi des matériaux aujourd’hui réside dans les fortes réticences des assureurs pour assurer ce nouveau type d’ouvrages. Or, le contrôleur technique représente le bras armé de l’assureur.
Nous avons noué des partenariats avec l’association Circolab et Le Booster du Réemploi justement pour être précurseur sur ces questions. Le chemin est encore long, mais les pouvoirs publics et bon nombre de maîtrises d’ouvrage privées accélèrent en ce sens.