C’est un acteur qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Le promoteur Alila, spécialisé dans les ventes en bloc aux institutionnels, s’apprête à atteindre 1,4 milliard d’euros en volumes d’affaires. Son champ d’action : le logement social et intermédiaire. « Nous avons aujourd’hui 8 500 logements en portefeuille d’activité, c’est-à-dire qui sont soit vendus, soit en cours de chantier », présente Hervé Legros, président et fondateur d’Alila depuis sa création en 2004. Le promoteur, qui a réalisé 327 millions d’euros de chiffre d’affaires (HT) en 2017, compte atteindre cette année la barre des 500 millions.
Cette croissance exceptionnelle s’explique par un business model singulier. « Nous nous positionnons à l’inverse des autres promoteurs, explique Hervé Legros. Contrairement à eux, nous avons seulement 50 clients, des bailleurs sociaux et des institutionnels, pour 8 500 logements. »
Un avantage, qui peut se transformer en difficulté lorsqu’un client n’est pas satisfait. « C’est pourquoi nous accordons autant d’importance à la maîtrise de la construction. Nos équipes techniques et d’ingénierie sont très présentes sur les chantiers », ajoute le président d’Alila. Le promoteur ne travaille ainsi qu’avec des entreprises en corps d’état séparés et locales.
Un prix 30% en-dessous du marché
Et la formule semble fonctionner : Action Logement, In’Li ou encore le bailleur social Vilogia travaillent avec Alila. « Des offices publics de l’habitat, des constructeurs de maisons individuelles et des foncières font également appel à nous », souligne Hervé Legros.
Avec 2 400 euros/m² au niveau national, le promoteur revendique des prix en accession libre 30% en-dessous du marché. « Cela s’explique par le fait que nous ne faisons pas appel à des réseaux de commercialisation. Ce qui nous permet d’économiser 15% du prix final. Ces sommes sont par la suite réinvesties dans le prix du terrain », assure Hervé Legros.
Autre source d’économie pour le promoteur : le ratio entre la surface de plancher et la surface habitable. « Il est chez nous de 0,95 m, ce qui signifie que nous vendons quasiment chaque m² que nous produisons », continue le président d’Alila.
Embauches
Le promoteur bénéficie également de ressources internes restreintes. « Nous voulons avoir une grande agilité, afin d’être flexible quand le marché immobilier changera », poursuit Hervé Legros. Face à sa croissance continue, la société a tout de même recruté cette année 35 nouvelles personnes, et prévoit la même part d’embauche en 2019.
Malgré une réforme HLM qui contraint les bailleurs sociaux à une économie de 1,5 milliard d’euros par an d’ici à 2020, Alila se dit confiante pour l’avenir. « Sur l’ensemble du territoire, nous n’avons pas remarqué de freinage sur les opérations », observe Hervé Legros, qui soutient le projet de loi Elan (portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), dont le vote sera finalisé le 16 octobre au Sénat. Et d’ajouter : « la réforme qui s’opère chez les bailleurs sociaux devra également avoir lieu au sein des promoteurs. L’immobilier est trop cher, il est temps de le ramener à un niveau de prix abordable. »
[Erratum : Dans le cadre du classement des promoteurs publié le 13 septembre dernier dans Le Moniteur, la société Alila, forte d’un chiffre d’affaires de 327 millions d’euros (HT) en 2017, aurait dû y figurer à la 16e place. Nos sincères excuses aux intéressés ainsi qu'à nos lecteurs.]
