La situation de Vicat au 1er semestre est paradoxale : si le cimentier affiche un chiffre d'affaires de 1,755 milliard d'euros, en progression de 12,5% par rapport au premier semestre 2021, cette forte progression résulte surtout "d'une hausse sensible des prix de vente, qui a largement compensé la baisse des volumes livrés", a expliqué le groupe dans le communiqué de présentation de ses résultats le 27 juillet.
Et dans le même temps, Vicat accuse une baisse de 16,8% de son bénéfice net, qui s'élève à 78 millions d'euros contre 94 millions en 2021 à cause de "la très forte inflation des coûts de production, notamment de l’énergie (...) qui s'est sensiblement accélérée en 2022", avec la guerre en Ukraine et les sanctions économiques prises par les Occidentaux contre Moscou. "La hausse des coûts de l'énergie s’élève à +64,7%", détaille le groupe.
Face à la "forte inflation des coûts de l'énergie", le groupe va s'adapter "en diversifiant ses sources d'approvisionnements" et "en travaillant sur l'efficience énergétique de son outil de production", a plaidé son PDG, Guy Sidos.
Vicat précise ainsi que la construction entamée en 2019 d'un nouveau four moins vorace en énergie dans son usine américaine de Ragland, dans l'Alabama, vient de s'achever. "La technologie utilisée, particulièrement efficace d'un point de vue énergétique, permettra de réduire les coûts de production de l'ordre de 30% par tonne produite", vante Vicat, promettant une "montée en puissance" au second semestre.
"Ce premier semestre a été marqué par une base de comparaison très défavorable compte tenu des niveaux d'activité et de profitabilité atteints l'année dernière sur la même période", a tenté de rassurer Guy Sidos, soulignant que "la rentabilité opérationnelle reste très supérieure au niveau d'avant crise sanitaire".
Si bien que le groupe confirme ses prévisions pour 2022, tablant toujours sur une "hausse sensible de son chiffre d’affaires soutenue par la progression de son activité et la forte augmentation des prix de vente" et une croissance de son résultat d'exploitation (Ebidta), "mais de façon moins sensible qu’en 2021".