En 2022, France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée (FNE-OccMed) avait introduit une citation directe pour « destruction d'espèces protégées » contre EDF Renouvelables et neuf de ses filiales, exploitant les 31 éoliennes implantées depuis une vingtaine d'années sur le Causse d'Aumelas, un plateau dominant la Méditerranée à l'ouest de Montpellier.
Pour FNE-OccMed, ces éoliennes ont causé la mort de 150 à 300 faucons crécerellettes, une espèce migratoire menacée de disparition. Ces petits faucons, tout comme des busards cendrés et des chauves-souris, elles aussi espèces protégées, viennent régulièrement se fracasser sur les pales malgré les dispositifs d'effarouchement mis en place.
Ce lundi 7 avril, le tribunal de Montpellier a ordonné l'arrêt pendant quatre mois des 31 éoliennes du parc d'Aumelas, période correspondant à la présence du faucon crécerellettes et reconnu EDF Renouvelables et ses filiales responsables de la mort de 160 individus de ces espèce protégées.
« Avec ces éoliennes à l'arrêt, il n'y aura pas de nouvelle mortalité cette année, puisque les faucons crécerellettes arrivent en avril d'Afrique pour la nidification et repartent à la fin de l'été », s'est réjoui juste après le jugement Simon Popy, président deFNE-OccMed.
Condamnations pénales
Dans un jugement qui représente une première au niveau pénal contre des exploitants d'éoliennes, le tribunal de Montpellier a également condamné chacune de ces sociétés à 500 000 euros d'amende (dont 250 000 avec sursis) et l'ancien PDG d'EDF Renouvelables, Bruno Bensasson, à six mois de prison avec sursis et 100 000 euros d'amende (dont 30 000 avec sursis).
Elles devront également publier, à leurs frais, dans les journaux Le Monde, et Midi Libre et dans le media en ligne Reporterre, le jugement les reconnaissant coupables de la « destruction de 160 individus d'oiseaux et chauve-souris, nomment de faucons crécerellettes », a indiqué la présidente du tribunal.
Outre les 2,5 millions d'euros d'amende ferme au total, les 10 sociétés sont condamnées à verser, au titre du préjudice moral, un total de 114 000 euros à France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, ainsi que la même somme de 114 000 euros à sa maison-mère, France Nature Environnement.
Enfin, elles devront, au titre de réparation du préjudice écologique, verser à l’État 74 087 euros, qui devra les affecter au plan national de sauvegarde du faucon crécerellette.