Achevé en 1973, ce musée de synthèse dédié aux cultures populaires incarne un renouveau majeur des conceptions muséologiques au cours du XXe?siècle, notamment en matière de graphisme, de technique et d’ergonomie. Incontournable dans le paysage culturel parisien des Trente Glorieuses, il est le résultat d’une collaboration exemplaire entre Jean Dubuisson et le conservateur Georges-Henri Rivière qui ont porté ce «?musée-laboratoire?» afin de donner corps à la discipline ethnologique, alors naissante. Ayant fermé définitivement ses portes en septembre 2005, il est aujourd’hui menacé faute de reconnaissance patrimoniale. Ses collections ont été transférées au musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) à Marseille dont l’ouverture est prévue au printemps 2013. Alors qu’il s’apprête à être vacant, le bâtiment parisien doit, selon l’actuel plan local d’urbanisme, conserver sa vocation culturelle. Mais la cotutelle prévalant toujours sur le site - la Ville de Paris pour le terrain et le ministère de la Culture pour les murs - n’a pu aboutir à un projet de reconversion du bâtiment. Dans ce contexte foncier, l’absence de convention avec la Fondation Louis-Vuitton édifiée sur un terrain contigu et l’attribution du seul label «?Patrimoine du XXe?siècle?» qui ne constitue pas une protection, laissent entrevoir une incertitude quant à la postérité de l’édifice.
En savoir plus dans le dossier « Référence », publié dans « AMC » n°214, avril 2012, pp. 77-86.
