Marseille parachève et clôture le vaste chantier de rénovation et de renforcement de son offre culturelle rendue possible grâce à Marseille Provence 2013, l’année capitale européenne de la culture : après le Mucem, qui vient de franchir le cap du million de visiteurs, la restauration du musée Borély et du Palais Longchamp, c’est un Musée d’Histoire totalement métamorphosé qui a ouvert ses portes au public lors des Journées Européennes du Patrimoine.

Trente après sa création au cœur du site archéologique du port antique et au terme de 18 mois de chantier menés dans le cadre d’un marché en conception réalisation confié à un groupement Léon Grosse, Roland Carta architecte, Adeline Rispal et Sonia Glasberg, scénographes, ce musée d’histoire, dans sa nouvelle configuration, offre 6300 m² de surfaces dont 3400 m² d’exposition permanente, connectés aux vestiges du Vieux-Port.
Lumière et fluidité
A l’intérieur, les visiteurs peuvent découvrir 4000 objets ou supports présentés au travers de 13 séquences historiques qui évoquent les 2600 ans d’histoire de Marseille dont notamment la plus grande flottille de vaisseaux antiques au monde. Mais ils peuvent également profiter d’un auditorium de 200 places, d’un centre de documentation, d’un atelier pour les scolaires et d’une mise en scène utilisant largement le multimédia.
Imbriqué dans ses niveaux inférieurs à un ensemble immobilier complexe à l’architecture très datée (le centre commercial Bourse aujourd’hui en rénovation, le Centre Méditerranéen du Commerce International), la reconfiguration de ce musée, pour lui donner une nouvelle attractivité, a été un véritable défi pour l’équipe de maîtrise d’oeuvre.
« J’ai voulu rendre très visible le lien de Marseille avec sa longue histoire et surtout faire entrer de la lumière et de la fluidité dans cet espace très contraint » explique l’architecte Roland Carta. L’agrandissement s’est opéré en utilisant deux des trois niveaux du socle inoccupé du CMCI et en y créant un avant plan circulatoire, en annexant le baladoir ouest, en investissant la tripe hauteur sous la verrière, en dilatant l’espace rez-de- jardin pour améliorer l’accueil. Celui-ci est également possible par la galerie marchande et permet d’accueillir le flux du baladoir sud et celui du centre commercial, à l’image d’une boutique qui attirerait des visiteurs. En façade, le Musée d’Histoire de Marseille s’habille d’un long ruban « opalescent » de 260 mètres, constitués de vitrages de différentes hauteur, calepinés et sérigraphiés, qui unifient l’ensemble tout en jouant le rôle de filtre entre les espaces intérieurs du musée et le centre commercial. Exploitant les alignements de poteaux formant la structure du complexe immobilier, la muséographie les utilise pour y implanter des grandes vitrines d’exposition.