Après les bureaux transformés en logements, le ministère reconverti en bureaux. Occupé jusqu’en 2015 par les fonctionnaires de la Marine nationale, transférés à Balard, l’Hôtel de la Marine, situé place de la Concorde à Paris, a connu moult chantiers.
Outre la restauration du bâti pendant trois ans, le gestionnaire - le Centre des monuments nationaux (CMN), sous tutelle du ministère de la Culture - a notamment fait installer une verrière d’une superficie de 300 m² créée par le Britannique Hugh Dutton afin de couvrir la cour dite de l’intendant.
Début 2021, les derniers travaux de modernisation ont été financés par le coworkeur français Morning (130 salariés, 25 espaces de travail en Ile-de-France), dont Nexity est actionnaire majoritaire.
Sa mission : personnaliser (peinture, mobilier...) la moitié des 12 000 m² du site qui accueille également un musée ainsi qu’un café et un restaurant de Moma group, ou encore la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, installée au premier étage, où a été signé le décret d'abolition de l'esclavage en 1848.
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« Nous contribuons indirectement à la restauration de ce lieu »
Pensé par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte de Louis XV, le bâtiment chargé d’histoire n’a pas facilité la tâche de Morning.
« Même la poignée de porte est classée, témoigne Clément Alteresco, qui a fondé l'entreprise en 2014. Pour ouvrir certains bureaux, il faut des clés d’époque de 10 cm car il est interdit d’installer un système de badge. » Ce fût aussi la "galère" pour passer câbles et gaines entre les murs ou faire venir des prestataires, pas assurés dans le cadre d’une intervention en milieu historique.
D’où une perte de temps dans l’exécution des travaux. « Par rapport à Saint-Augustin, site non classé de 2000 m² sur le boulevard Haussmann, nous sommes allés deux fois moins vite », compare Jean-Claude Bassien directeur général délégué de Nexity solutions entreprises.
Petite fierté, quand même, chez Morning. « Nous contribuons indirectement à la restauration de ce lieu », se félicite Clément Alteresco.
Morning verse en effet un loyer au CMN entre 3 et 5 M€ par an (fourchette donnée par Nexity). Et la convention d’occupation s’étale sur… quatorze ans ! « Sans Nexity, une jeune marque comme la nôtre n’aurait jamais pu se le permettre ni obtenir une crédibilité auprès du CMN », savoure Clément Alteresco.
Billard et massage
Ce nouvel espace, baptisé Morning Concorde, traduit la montée en gamme de la filiale de Nexity. Outre les 17 salles de réunion, ses clients peuvent profiter d'une conciergerie, de salles de sport, de billard, de bien-être pour un massage ou une séance de kiné... Autant de services qui visent à cocher un maximum de cases pour attirer des sociétés de profils variés.
Parmi les premiers locataires, depuis le 1er juin : la Fifa. Basée à Zurich, l’instance dirigeante du football mondiale a prévu, pour sa nouvelle antenne parisienne et probable futur siège, d’occuper 80 des 650 postes du site. Les autres intéressent des entrepreneurs solitaires, des cabinets d’avocats ou fonds d’investissement composés de quelques personnes ayant besoin de bureaux attitrés pour y travailler au quotidien. « Des activités qui par nature doivent être dans le centre », résume Jean-Claude Bassien.
Par sa centralité, dans le VIIIe arrondissement qui compte 38 000 habitants et 195 000 travailleurs quotidiens, Morning Concorde séduit aussi des entreprises de plusieurs dizaines de salariés.
Signe particulier : leur siège est situé en première couronne. Ces potentiels locataires sont en quête de « bureaux de représentation », dixit Jean-Claude Bassien, ou de « bureaux satellites », selon Clément Alteresco.
Le poste de travail coûte entre 900 et 1 500€ HT par mois. Le prix varie selon la vue (sur la place de la Concorde ou une rue), la luminosité, la hauteur sous plafond… Nexity vise, d’ici un an, un taux de remplissage au-dessus de 75 %.
