La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a une nouvelle fois sondé ses membres afin de connaitre leur situation financière depuis le début de l’arrêt des chantiers.Ce sondage, qui s'est déroulé du 8 avril 2020 après-midi au 16 avril matin, a également permis de recenser les difficultés que les entreprises de TP rencontrent dans leur préparation à la reprise d’activité.
Au total, les avis de 1084 entreprises ont été récoltés, ce qui seulement représente 14,5% des adhérents de la fédération. Toutefois, les entreprises sondées totalisent à elles seules la moitié du chiffre d'affaire global du secteur des travaux publics, ce qui permet d’avoir une bonne idée de l’état d’esprit du secteur actuellement.
Une reprise progressive des chantiers
Au 10 avril 2020, 70% des entreprises sondées étaient à l’arrêt, contre 80% au 26 mars 2020. Parmi elles, 60% envisagent une reprise de leur activité d'ici la fin du mois d'avril, tandis que 26% n'ont pas de visibilité sur la date de reprise.
En revanche, les sondés qui ont déjà repris leur activité sont près de 40% à estimer leur niveau de reprise à 50% ou plus de leur activité, tandis que 29% estiment ce niveau à moins de 30% de leur activité.
Sans surprise, pour les mois à venir, les entreprises sondées anticipent une importante baisse de leur chiffre d'affaires. Elles estiment en moyenne que, par rapport à un « mois normal », celui-ci sera de seulement 25% à fin avril, de 54% à fin mai et de 78% à fin juin. Mais surtout, seules 7% d’entre elles jugent qu'il sera possible de rattraper la perte d'activité subie aux mois de mars et avril d'ici la fin de l'année, tandis que 73% pensent que cela sera tout bonnement « impossible ».
Des freins à la reprise
Alors que la reprise de plusieurs chantiers commence d’ores et déjà à s’amorcer, les répondants ont toutefois été nombreux à soulever de nombreux freins à la reprise.
« Toutes les problématiques sont jugées importantes, mais le manque d'approvisionnement en EPI semble être le frein majeur à la reprise pour les entreprises », analyse le document de la FNTP. Cet obstacle, considéré comme très important par 71% des sondés, fait en particulier allusion aux difficultés à trouver des masques pour faire travailler les ouvriers sur les chantiers.
D’autres difficultés majeures ont également été soulevées, en particulier la baisse de productivité des salariés suite à l’instauration de nouvelles procédures (24% des sondés), ou encore la faiblesse du nombre d’appel d’offres (34%). Viennent ensuite les difficultés rencontrées avec les donneurs d’ordre (19%) et le manque d’approvisionnement en matériaux (16%).
Le frein le moins important serait l'indisponibilité du personnel : seules 6% des entreprises le jugent très important et 35% le jugent peu ou pas important.
