Avec plus de 2 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 236 millions d’euros en 2018, c’est un fleuron européen dans sa spécialité : le transport exceptionnel, le levage et la manutention. Mais après une période de belle croissance, le groupe, né en 1995 à Carquefou près de Nantes, a demandé au tribunal de commerce de Paris, le 27 mai 2019, de placer ses 25 filiales en redressement judiciaire.
Jean-François Torres, P-DG et fondateur de l’entreprise, a démissionné de ses fonctions pour laisser la place à un manager de transition, spécialiste des entreprises en difficultés.
Une succession de rachats
Depuis la naissance d’AltéAd suite à l’acquisition de la société Roblin, Jean-François Torres n’a cessé de développer le groupe par croissance externe et s'est retrouvé, très souvent, à la barre du tribunal.
Entrerons successivement dans le giron d’AltéAd les sociétés Grandjouan Industries, Transports Bosc, France Levage, Cayon Levage, Augizeau, Atlantitrans, Montalev Levage, Métareg, Spim, Siem, LMT, Duranteau, Lorlev et Revel. Ces rachats successifs permettront à AltéAd d’être présent sur tout le territoire avec plus de 60 sites.
Dimension européenne
En 2007, le groupe acquiert une dimension européenne avec le rachat du transporteur spécialisé belge Devriendt, situé à proximité du port de Zeebruges, et la création d’une plate-forme logistique à Anvers. Cette dimension s’accentuera avec la signature, en 2011, d’une joint-venture avec le groupe B3 lui permettant de constituer une véritable offre de logistique industrielle européenne intégrée.
Réalisant depuis plus de 15 ans des opérations logistiques à l’étranger, AltéAd ouvrira, sur la période 2016-2017, des filiales au Cameroun, au Maroc et au Congo.
Leader dans la logistique dans les produits industriels lourds, le groupe se développera à partir de 2015 dans la logistique des produits de moins de 500 kg à travers l’acquisition de la société Marchal.
Problèmes de trésorerie
Le groupe AltéAd a toujours été détenu par ses fondateurs mais, en 2016, le fonds d’investissement L-GAM en prend le contrôle et commence à constater des problèmes de trésorerie. A l’origine de ces problèmes, on trouve des mouvements sociaux, les prix des carburants en hausse et des décalages sur les grands projets éoliens mais, selon Le Figaro qui cite une source proche du dossier, les actionnaires auraient constaté que la trésorerie de l’entreprise n’était pas « celle qui apparaissait dans ses comptes ».
La date limite de dépôt des offres de reprise a été fixée au 21 juin 2019. Plusieurs entreprises de levage comme Mediaco, Foselev ou le groupe Dufour seraient déjà sur les rangs.