Ci-dessous, le court-métrage : «Parapets», par Célia Houdart...
«J’ai passé une partie de mon enfance chez mes grands-parents, quai de Béthune, dans l’île Saint-Louis. De chez eux, je contemplais les quais, la Seine, et les parapets, qui ont servi de support à mes premières rêveries. Ce long ruban d’ombre et de lumière, qui se déroule, serpente, s’élargit, s’interrompt parfois et reprend, est constitué de blocs de calcaire extraits du sous-sol du bassin parisien. Le calcaire dit du Lutécien.
Le bassin parisien est né il y a 47 millions d’années, de la dislocation d’un unique continent réunissant, à cette époque, la totalité des terres émergées. La tectonique des plaques a brisé et aminci, de la Manche au sud-sst de l’Angleterre, la croûte terrestre, permettant à la mer de s’engouffrer dans la dépression ainsi créée, déposant au fond de ce vaste golfe , une quantité énorme de sédiments, assemblés irrégulièrement au gré des flux et reflux de l’eau : un chaos de microfossiles : polypiers, millioles, nummulites enroulées en spirale, que l’on trouve incrustées aussi dans les pyramides de Gizeh, et que les anciens Égyptiens utilisaient comme pièces de monnaie.»
Célia Houdart est née en 1970. Après des études de lettres et de philosophie et dix années dédiées à la mise en scène de théâtre, Célia Houdart se consacre à l’écriture. Elle est l’auteure notamment des Merveilles du monde (P.O.L., 2007), Carrare (P.O.L., 2011, prix Françoise Sagan 2012), Tout un monde lointain (P.O.L., 2017), Villa Crimée (2018, P.O.L.), Le Scribe (P.O.L., 2020), et Journée particulière (P.O.L., 2021).
Une collection réalisée par Stefan Cornic, concepteur de la série, et produite par Année Zéro et le Pavillon de l'Arsenal en partenariat avec La Métropole du Grand Paris, La Caisse des Dépôts et Enlarge Your Paris.