Le génie écologique entre dans la mécanique des qualifications

Le baptême de Kalisterre aura lieu le 1er juillet. Impulsé par l’Union professionnelle du génie écologique, l’organisme de qualification concilie la légitimité institutionnelle, la conviction militante et la rigueur scientifique. Les maîtres d’ouvrage pourront s’appuyer sur une expertise reconnue pour consolider une filière en pleine ascension.

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Les pieds dans la glaise, la tête dans les étoiles : l’esprit de l’organisme de qualification du génie écologique se résume dans son acronyme Kalisterre, construit sur l’union de la terre avec la déesse hindoue de la transformation.

« Les entreprises qualifiées s’insèrent dans une réalité économique, mais elles s’engagent aussi à structurer une filière au service des humains et de la biodiversité », décrypte Thomas Redoulez, délégué général de l’Union professionnelle du génie écologique (UPGE), fédérateur de l’organisme.

Traduction du manifeste

Le 18 juin 2020, l’organisation professionnelle avait décrit cet esprit dans un manifeste qui consacre la mise à égalité entre l’éthique et la technique. Le partage de ces valeurs s’est d’abord manifesté dans le registre de l’ingénierie, avec la formalisation des compétences du génie écologique par l’organisme français de qualification de l’ingénierie (OPQIBI).

Dans le monde des travaux, la naissance de Kalisterre marque une nouvelle étape de légitimation institutionnelle, militante et scientifique : la qualification des entreprises résultera d’arbitrages où les associations comme France Nature Environnement croiseront les chercheurs de l’Institut national de recherche en agronomie et environnement, sous l’autorité de l’Etat, représenté par l’office français de la biodiversité.

L’œil des carriers et des TP

Présidée par Julien Le Cordier, président de l’entreprise AK Team dans l’Yonne, Kalisterre rassemble également les maîtres d’ouvrages publics et privés - notamment les industriels des carrières à travers l’Unicem – ainsi que les entreprises de travaux associés, dont celles des travaux publics et de l’insertion représentées par la FNTP et la FEI.

Cette création comble un vide : « Pendant les débats qui ont accompagné la gestation de la loi Biodiversité, les bureaux d’études et les entreprises avaient souhaité cadrer l’expertise du génie écologique. La filière a finalement répondu à cette demande d’une autre manière », explique Thomas Redoulez.

Une chaire en 2022

Pour des qualifications renouvelables tous les trois ans, la réflexion collective aboutit à l’identification de trois niveaux de compétences distribuées dans cinq spécialités : génie végétal, gestion des espèces végétales exotiques envahissantes, interventions sur les écosystèmes, projets de génie écologique complexes, génie écologique civil.

Au croisement de l’écologie et des TP, la richesse du gisement d’innovations que recèle cette dernière spécialité n’a pas échappé à l’Ecole spéciale des travaux publics (ESTP) : déjà intégré au tronc commun, le génie écologique va faire partie des options proposées à la rentrée 2021, avant l’ouverture d’une chaire spécialisée en 2022. L’UPGE espère trouver dans les travaux des chercheurs des antidotes contre la tentation du Greenwashing.

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