Les passagers des compagnies low cost au départ de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry peuvent apercevoir, lors de leur cheminement vers leur salle d’embarquement, le chantier du futur terminal 1. Un bâtiment en forme de rotonde, conçu comme une « rotule » ajoutée aux espaces actuels, qui « va permettre de traiter les fonctionnalités communes aux trafics des compagnies traditionnelles et low cost, dont les modèles vont converger dans les dix ans à venir », selon Philippe Bernand, président du directoire d’Aéroports de Lyon. L’augmentation de la capacité de l’aéroport lyonnais, qui sera portée de 9,5 à 15 millions de passagers en 2018, n’est pas la seule motivation de cet investissement de 180 millions d’euros, autofinancé. D’autres critères ont prévalu : la qualité de service, les performances opérationnelles, l’extension et la rationalisation des espaces commerciaux et de restauration. Avec un seul poste d’inspection filtrage contre trois aujourd’hui, un traitement centralisé des bagages, Saint-Exupéry répondra mieux à terme aux exigences des compagnies. Commerces et restaurants ne seront plus atomisés, mais réunis en une seule zone avec deux fois plus de surfaces (5 000 m²) reliées aux salles d’embarquement.
Confort et maintenance pris en compte.
Attentif au confort thermique et à la future maintenance des installations, le cabinet d’architectes britannique Rogers Stirk Harbour + Partners a opté pour une construction HQE, pour un bâtiment circulaire de 180 m de diamètre et 16 m de hauteur, coiffé de jardins suspendus et d’une verrière de 400 m2. Cette opération de conception-réalisation répartie en deux tranches a nécessité huit mois de travaux préparatoires pour les équipes de Bouygues Bâtiment Sud-Est (ex-CFC), retenu par le maître d’ouvrage. Huit mois pour aménager une galerie provisoire et dévier les flux de passagers du chantier avant l’installation de la première grue en septembre 2014. L’une des particularités de ce chantier sous exploitation est de tenir compte des contraintes de sécurité propres à tout aéroport international. Ainsi, des zones de stockage de matériels ont été définies en accord avec l’exploitant, la hauteur des grues limitée. Leur installation s’est faite au fur et à mesure de l’avancement de ce chantier « en touches de piano », organisé en dix blocs, deux blocs pour chacune des cinq grues.
Pour réaliser cette halle majestueuse avec une charpente métallique pourvue de baffles acoustiques en bambou, le maître d’œuvre a fait appel à des sous-traitants locaux, pour un quart du montant des travaux, et à un charpentier portugais Bysteel qui a créé pour l’occasion une filiale en France. La toiture est supportée par un maillage de poutres, dont certaines atteignent 27 m de portée, et de plus de 550 poteaux. « Tout le chantier est géré par une maquette numérique 3D, dans une démarche BIM (Building Information Modeling) », remarque Pascal Goyat, responsable de production chez Bouygues Bâtiment Sud-Est. Une maquette unique qui permet de se déplacer virtuellement, de visualiser les passages de gaine, les chemins de câbles par exemple, tout en se repérant en même temps sur le plan-masse. Une maquette qui « favorise les interactions entre les différents acteurs du projet », souligne Pascal Goyat qui utilise pour la première fois un procédé aussi poussé et détaillé. Ce qui n’empêche pas la présence permanente de deux géomètres sur le site.



